Si certains mausolées sont prestigieux, d'autres sont très modestes. Sidi Bouyahia de Mila, est un Arabe qoreychite. Il a d'abord séjourné en Egypte, avant de passer à Tunis, puis à Béjaïa, mais c'est à Mila qu'il choisit de finir sa vie. Après de nombreux miracles, il donne l'ordre à ses disciples de déposer sa dépouille dans une grotte aux environs de Mila. Après sa mort, il est effectivement enterré dans une grotte au-dessus de laquelle on a construit une petite zaouïa : on y accède, en descendant une dizaine de marches. C'est généralement la sépulture du saint qui devient le lieu de son mausolée, parfois simple pièce surmontée d'une coupole, ou alors monument aux décors prestigieux. Beaucoup de mausolées, victimes des vicissitudes de l'histoire, mais aussi des destructions coloniales, ont disparu. C'est le cas de Sid Mekhlouf, le saint constantinois bien connu de la fin du XIIe siècle de l'ère chrétienne. Les chroniques hafsides parlent de lui comme d'un homme pieux, respecté en son temps. Après sa mort, une mosquée et une médersa ont été édifiées. La colonisation française les a détruites. On a commencé par enlever une partie des édifices, lors du percement de la rue Leblanc, puis la salle de prière a été transformée en écurie pour la garnison de spahis. Ce qui restait de l'ensemble a fini par disparaître.