Constat n Les femmes montrent plus de dispositions que les hommes à sortir de l'analphabétisme. «Ce constat, valable en zone urbaine, l'est également pour les zones réputées conservatrices comme les campagnes et les régions rurales enclavées où les femmes représentent 97 % des effectifs des classes d'alphabétisation», a relevé le directeur de l'antenne locale de l'Office d'alphabétisation. La même tendance est constatée dans les communes où les classes d'alphabétisation viennent d'être ouvertes cette année, comme Sidi Fradj classée comme étant l'une des plus pauvres du pays, ou Aïn Zana, connue pour être une commune plutôt réfractaire à l'alphabétisation. «La campagne de sensibilisation menée entre juin et octobre 2009 et à laquelle avait activement contribué la radio locale, a porté ses fruits beaucoup plus auprès des femmes que des hommes», a constaté M. Zeghdani, signalant à ce propos que l'année pédagogique en cours a vu l'inscription de 9 000 nouveaux candidats à l'alphabétisation à travers les 26 communes de la wilaya. Les établissements pédagogiques et les mosquées ont la préférence des femmes, élèves des cours d'alphabétisation, par rapport aux autres structures, a-t-il également noté, estimant que cette prédilection s'explique par la proximité de ces structures des quartiers d'habitation et leur statut social de lieux de savoir. Les femmes élèves, âgées entre 16 et 35 ans, ont, par ailleurs, tendance à vouloir lier leur alphabétisation à l'apprentissage d'un métier ou d'un savoir-faire comme la couture, la cuisine et la pâtisserie, souhait rendu possible grâce à l'ouverture dans les centres de formation professionnelle de classes pour les personnes sans niveau d'instruction. Ces catégories de stagiaires sont en effet tenues de suivre des cours d'alphabétisation pendant 6 mois avant de pouvoir passer à l'apprentissage d'une formation qualifiante au sein des CFPA. Une formule d'alphabétisation des femmes au foyer, à leur domicile, a également été lancée depuis trois ans dans la wilaya. Cette formule consiste à mettre tous les moyens d'apprentissage et d'évaluation à la disposition des femmes qui désirent se faire alphabétiser par un membre de leur famille, tout en se présentant à l'examen de fin d'année au niveau d'un centre agréé d'alphabétisation. L'alphabétisation destinée aux non-voyants a également été lancée dans la wilaya où 30 handicapés visuels suivent des cours de braille tandis que 3 non-voyants, diplômés de l'université, sont engagés dans la formation de cette catégorie. Cette initiative a rencontré un écho très favorable dans la région où l'ouverture de nouvelles classes pour non-voyants est prévue à Sedrata et à M'daourouche. Le nombre de classes d'alphabétisation dans la wilaya a atteint cette année 178, de niveau un, pour les femmes et seulement 46 classes de ce niveau pour les hommes. Pour le niveau deux le nombre de classes est de 112 pour les femmes et de 36 pour les hommes.