La colonisation française a détruit un grand nombre de sanctuaires ou les a transformés en casernes, voire en écuries, sans aucun respect pour le caractère sacré des lieux ni des personnages qui y étaient souvent enterrés. A Alger, par exemple, le mausolée de Sidi-Ouali-Dadda, qui se trouvait à la rue du Divan, a été annexé, en 1864, par le couvent de la Miséricorde. Le corps du saint a été transféré au Mausolée de Sidi-Abderrahmane où une place lui a été réservée. Faute de documents retraçant leurs vies, certains saints ne sont connus que de nom. Ainsi, à Alger, seul le toponyme perpétue le nom de Sidi el-Kettani. La petite mosquée, qui lui était dédiée, a disparu et un complexe balnéaire l'a remplacée. On ne dit plus Sidi el-Kettani, mais Kettani, la fonction de saint s'étant détachée du nom. Certains saints n'ont pas de mausolée proprement dit, mais disposent de lieux où on peut les vénérer. Ainsi, à Ouargla, Lalla Mess'ouada ne dispose que d'une petite grotte, en bordure de la sebkha, au nord-ouest de la ville : les parois de la grotte sont peintes à la chaux, et la sainte dont le nom signifie Dame Bien heureuse, porte chance aux nouveaux mariés qui s'y rendent en pèlerinage, le troisième jour des noces.