Le mausolée de Sidi Abderrahmane où se déroulaient les célébrations du mouloud, à Alger, date du début du XVIIIe siècle : sa construction a commencé en 1699, sous le dey Hadj Ahmed pour s'achever en 1730. En fait, il s'agit de l'aménagement d'un édifice plus ancien ainsi que le montrent la dysharmonie entre un plan carré, apparemment plus ancien, et le plan octogonal qui le surmonte. Sans doute, s'agissait-il déjà d'un ancien mausolée ou du moins de l'emplacement d'une tombe où aurait été déposée la dépouille du saint, mort en 873 de l'hégire (1468-69). Le sanctuaire renferme un catafalque ou tabut entouré de soieries, de miroirs, d'œufs d'autruche et de drapeaux, symboles du saint et objets de la vénération populaire. Sidi Abderrahmane, c'est aussi un cimetière où sont enterrés des personnages illustres comme le dey Mustapha Pacha, mort en 1825 et son fils, le dey Omar Pacha, mort en 1828, ou d'éminents professeurs comme Mohammed Bencheneb. Il y a aussi des saints, aujourd'hui encore vénérés : Wali Dadda, mort en 1541 et Sidi Mansour, mort en 1644. selon la tradition, c'est le Wali Dadda qui, en 1541, a déclenché une tempête, obligeant Charles Quint à quitter la baie d'Alger qu'il attaquait. Sidi Abderrahmane a quelque peu éclipsé ces saints, mais ils bénéficient de l'aura du maître puisque leur nom n'est pas oublié !