Environ 900 étrangers avaient déjà quitté hier, samedi, la ville de Rosarno après des violences, notamment une «chasse à l'homme» contre des immigrés, tandis qu'environ 200 autres sont sur le départ. «910 étrangers ont déjà été évacués de Rosarno vers Crotone et Bari», deux autres villes du sud de l'Italie, a déclaré le préfet de police. Selon le responsable, 65 autres immigrés étaient sur le départ dans la soirée et 150 supplémentaires seront transférés dans la nuit pour un total de plus de 1 100 personnes. «Si nous ne partons pas, nous mourrons», dit un Ghanéen de 25 ans qui a décidé, comme des centaines d'autres Africains venus récolter des agrumes en Calabre, dans le sud de l'Italie, de fuir même sans avoir été payé après les violences des derniers jours à Rosarno. «Nous sommes venus pour travailler et maintenant on nous tire dessus», a-t-il expliqué peu avant de partir de son logement de fortune dans une usine désaffectée vers Naples, sans les 200 euros que son employeur lui doit. Pour rappel, la ville de Rosarno a été le théâtre, jeudi, de violentes manifestations d'immigrés protestant contre des agressions dont certains d'entre eux avaient été la cible : elles avaient été marquées par des heurts avec la police, et suivies, le lendemain d'exactions de la population à leur encontre. Le dernier bilan des violences à Rosarno et dans ses environs depuis jeudi est de 67 blessés, à savoir 31 étrangers, 19 policiers et 17 habitants italiens.