Résumé de la 1re partie n L'empereur apprenant dans un livre qu'un remarquable rossignol vit dans son château, demande à son chancelier de le lui rapporter... Mais où donc le chercher ? Le chancelier parcourut tous les escaliers de haut en bas et arpenta les salles et les couloirs, mais aucun de ceux qu'il rencontra n'avait entendu parler du rossignol. Le chancelier retourna auprès de l'empereur et lui dit que ce qui était écrit dans le livre devait sûrement n'être qu'une fabulation. «Votre Majesté impériale ne devrait pas croire tout ce qu'elle lit, il ne s'agit là que de poésie !» «Mais le livre dans lequel j'ai lu cela, dit l'empereur, m'a été expédié par le plus grand empereur du Japon ; ainsi ce ne peut pas être faux. Je veux entendre le rossignol; il doit être ici ce soir ! Il a ma plus haute considération. Et s'il ne vient pas, je ferai piétiner le corps de tous les gens de la cour après le repas du soir.» «Tsingpe !», dit le chancelier, qui s'empressa de parcourir de nouveau tous les escaliers de haut en bas et d'arpenter encore les salles et les couloirs. La moitié des gens de la cour alla avec lui, car l'idée de se faire piétiner le corps ne leur plaisait guère. Ils s'enquirent du remarquable rossignol qui était connu du monde entier, mais inconnu à la cour. Finalement, ils rencontrèrent une pauvre fillette aux cuisines. Elle dit : «Mon Dieu ! Rossignol ? Oui, je le connais. Il chante si bien ! Chaque soir, j'ai la permission d'apporter à ma pauvre mère malade quelques restes de table ; elle habite en bas, sur la rive. Et lorsque j'en reviens, fatiguée, et que je me repose dans la forêt, j'entends un rossignol chanter. Les larmes me montent aux yeux ; c'est comme si ma mère m'embrassait !» «Petite cuisinière, dit le chancelier, je te procurerai un poste permanent aux cuisines et t'autoriserai à t'occuper des repas de l'empereur si tu nous conduis auprès de ce rossignol; il doit chanter ce soir.» Alors, ils partirent dans la forêt, là où le rossignol avait l'habitude de chanter ; la moitié des gens de la cour suivit. Tandis qu'ils allaient bon train, une vache se mit à meugler. «Oh !», dit un hobereau. «Maintenant, nous l'avons trouvé ; il y a là une remarquable vigueur pour un si petit animal ! Je l'ai sûrement déjà entendu !» «Non, dit la petite cuisinière, ce sont des vaches qui meuglent. Nous sommes encore loin de l'endroit où il chante.» Puis, les grenouilles croassèrent dans les marais. «Merveilleux !», s'exclama le prévôt du château. «Là, je l'entends ; cela ressemble justement à de petites cloches de temples.» «Non, ce sont des grenouilles !», dit la petite cuisinière. «Mais je pense que bientôt nous allons l'entendre !» A ce moment, le rossignol se mit à chanter. «C'est lui, dit la petite fille. Ecoutez ! Ecoutez ! Il est là !» Elle montra un petit oiseau gris qui se tenait en haut dans les branches. «Est-ce possible ?», dit le chancelier. «Je ne l'aurais jamais imaginé avec une apparence aussi simple. Il aura sûrement perdu ses couleurs à force de se faire regarder par tant de gens !» «Petit Rossignol, cria la petite cuisinière, notre gracieux Empereur aimerait que tu chantes devant lui !» (à suivre...)