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Il est célébré dans les quatre coins du pays
Yennayer : entre mythes, symboles et rites
Publié dans Info Soir le 11 - 01 - 2010


Tizi Ouzou
La vieille est toujours là
Rite n Plusieurs pratiques sont associées aux bons présages de Yennayer, tel le fait de faire coïncider le mariage avec cette période propice à la fécondité, ou d'opérer la première coupe de cheveux au dernier né.
La porte du nouvel an amazigh, Tabburt u seggas ou Amenzu n'Yennayer (le premier du mois), s'ouvre le 12 janvier de chaque année. Cette année, ce jour inaugure l'an 2960 du calendrier amazigh dont le point de départ remonte à l'an 950 av. J.-C.
Ce calendrier est basé sur les changements de saisons et les différents cycles de végétation qui déterminent les moments des travaux agricoles, rythmés par le positionnement des astres, comme celui de la lune et du soleil. Du point de vue historique, Yennayer remonte, selon une hypothèse dominante, à la victoire du roi berbère Chachnaq I sur le Pharaon Psoussenes II en l'an 950 avant J.-C., ce qui lui permit de conquérir l'Egypte où il fonda la XXIIe dynastie avec Bubastis comme capitale. Selon une légende, vivace encore de nos jours, la célébration de cette manifestation est née d'un mythe, selon lequel Yennayer aurait demandé à Fourar (février) de lui prêter un jour (glacial, forcément) afin de pouvoir punir une vieille femme coupable d'irrévérence suprême envers lui.
Ce jour-là, dit-on, un violent orage glacé se leva et poursuivit la femme jusqu'à l'étouffer. Depuis, la mort de la «mégère» symbolisera dans la mémoire collective le sort réservé à quiconque osera parodier la nature. Yennayer, qui marque l'avènement de la période séparant les deux cycles solaires, les solstices et les équinoxes, signifie surtout le début du calendrier agricole, donnant lieu de nos jours encore en Kabylie, à la pratique de rites liés aux travaux agricoles, rythmant la vie des paysans.
En milieu rural, la célébration de Yennayer reste marquée, à ce jour, par l'observation de rites liés au travail de la terre, son origine véritable. En ville, la signification de cette fête est couplée de considérations liées au calendrier agraire, pour se limiter au seul aspect de la préparation d'«imenssi n'yennayer» (dîner de Yennayer), consistant en un couscous au poulet garni de légumes. D'autres utilisent de la viande séchée. Le dîner servi, les membres de la famille se doivent de l'honorer en mangeant à satiété.
C'est «Lall bwa kham» (la maîtresse de maison) qui invite les enfants à faire bombance, faute de quoi, les prévient-elle, la vieille de Yennayer viendra remplir leur ventre de paille et de foin.
A la fin du repas, les enfants, obéissants, déclarent à l'unisson : «Necca, nerwa» (nous avons mangé à satiété). En la circonstance, on n'oublie pas non plus d'offrir des assiettes de nourriture aux proches et aux voisins, «tunticht» (offrande).
Même les absents ont leur part : des cuillères symbolisant leur présence et une proportion symbolique du mets leur sont laissées par la maîtresse de maison dans le plat collectif, censé rassembler tous les membres de la famille.
Constantine
La même symbolique, une autre version
Mythe n Outre sa dimension culturelle et identitaire, le Nouvel an berbère pour les Constantinois perpétue le rituel d'une histoire liée à une «chèvre légendaire» et à ses déboires avec le mois glacial de janvier.
Aïcha, 80 ans, raconte la genèse de la légende : une chèvre, toute contente de ne pas avoir été trop malmenée par le froid glacial, ni emportée par les crues hivernales de Yennayer, correspondant à une bonne partie du mois de janvier, avait suscité l'ire de ce dernier, mécontent, lui, d'avoir été moins rude qu'à son habitude. Fâché devant l'air narquois du caprin qui l'avait traité, à son ultime jour, «d'incapable de lui causer du tort», Yennayer lui avait juré «d'emprunter» une journée auprès de son «frère Fourar» (février), pour le punir de son audace et de son irrévérence. La chèvre, dit-on, se remit à trembler de froid et de peur devant la menace d'être emportée par des eaux en furie. Depuis lors, ce jour, qualifié de «Self El Maâza» à Constantine et dans sa région, est fêté par la confection de succulents mets de «f'tet» ou «tridet Ettadjin», une sorte de pâte très fine cuite légèrement sur un tadjine (plat) en acier avant d'être grossièrement découpée et arrosée de sauce à base de viande de mouton et de volaille. Le tout est agrémenté de grosses boulettes de semoule (Boukhabbouze), cuites à part et mélangées à des grains de blé et de fèves en sauce, surnommés «Chercham».
En ce jour destiné à conjurer les rigueurs annoncées de Yennayer, l'on ne doit absolument pas omettre d'offrir un peu de ce copieux repas familial au seuil (El Aatba) et aux encoignures de la maison pour la préserver de la colère sans limites de ce mois et, ainsi, espérer une récolte abondante, explique Aïcha. Souriant et amusé à l'évocation de ces légendes populaires, le Dr Hacène Saâdi, chercheur en psycholinguistique à l'université de Constantine, donne de son côté quelques éclairages autour de cette fête commune à tous les peuples d'Afrique du Nord. Une fête qui donne lieu, dans chacune des régions, à des festivités diverses et à des repas familiaux, comme Imensi umenzu n yennayer (le dîner du 1er jour de yennayer, en berbère). Formé de deux mots distincts, le concept Yennayer qui signifierait littéralement le premier mois, est avant tout une fête culturelle qui évoque, selon certains, les premières manifestations connues de la civilisation berbère, au temps de l'Egypte ancienne. Yennayer, pour le Dr Saâdi, est un repère supplémentaire de l'identité algérienne. Comme il doit être de bon augure, pour une année abondante et prospère, tous les invités doivent sortir heureux et rassasiés en quittant le dîner de son tout premier jour...
Bordj Bou-Arréridj
Les festivités ont déjà débuté
Evénement n Le coup d'envoi des festivités célébrant Yennayer a été donné hier après-midi au centre culturel Aïcha-Haddad aux rythmes joyeux de la musique folklorique et devant un public très nombreux.
Le secrétaire général du Haut commissariat à l'Amazighité (HCA), Youcef Merahi, après avoir inauguré en compagnie des autorités locales une exposition dédiée aux arts traditionnels, a souligné que cet «événement identitaire de l'histoire et de la culture amazighes est désormais célébré officiellement et sera fêté chaque année dans «une» région du pays».
Il a relevé le «riche patrimoine linguistique et culturel de notre pays, fruit de la diversité culturelle de nos régions» et exprimé le souhait de voir Yennayer «consacré journée chômée et payée pour l'ensemble des Algériens, au même titre que les autres dates historiques et religieuses de notre nation».
M. Merahi a rappelé que tamazight est «une langue officielle en harmonie avec la langue arabe», avant d'exprimer sa «gratitude» au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour «ses efforts dans le développement de la langue amazighe et pour les autres cultures». Tout au long des activités prévues en célébration de Yennayer, au pied de la chaîne des Bibans, le public pourra admirer toute une série d'expositions dédiée à l'artisanat traditionnels (poterie, vannerie, broderie) et aux arts plastiques avec la participation, entre autres, d'artistes comme Noureddine Hamouche et sa collection Mémoire du passé, Abdeslam Amraoui et son Monde berbère : signes et significations, et Ahmed Bilek La Kabylie : villages et paysages, ainsi que des caricatures thématiques signées Abdelkrim Ghezaïli. Un mini-salon du livre amazigh se tient également en marge de cette manifestation, tandis que de nombreuses associations, venues de plusieurs régions du pays, y compris du Sud (Adrar, Timimoun, Illizi), exposent un aperçu des arts culinaires Chaoui, Oranais, Tlemcénien, de la vallée du M'zab et de la Kabylie profonde.


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