Dimanche après-midi, le Musée national des arts et traditions populaires d'Alger, en collaboration avec les associations «La citadelle» et «Noudjoum El Chabab» ont célébré le nouvel an amazigh Yennayer dans l'esprit de la solidarité avec la population de Ghaza. La présidente de l'association «La citadelle», Leila Benadi, a déclaré que «Yennayer fait partie intégrante de notre patrimoine. Il est célébré différemment dans plusieurs régions d'Algérie. Notre initiative est de faire mieux connaître cette tradition à travers notamment deux conférences qui portent sur le sujet, un medh chaabi en hommage aux martyrs palestiniens et la démonstration de laadjouza». La célébration a débuté par une minute de silence, suivie de déclamations de poèmes poignants en hommage aux victimes de l'agression israélienne. L'ode à Ghaza a été déclamée par deux adhérentes de l'association «Noudjoum El Chabab» vêtues du «karakou» algérois et drapées de l'emblème palestinien. Ensuite, il y a eu deux conférences, dont l'une présentée par Mohamed Ouramdane Larab, chercheur en littérature amazighe. Ce dernier a indiqué que «Yennayer est l'une des rares fêtes célébrées dans toute l'Afrique du Nord, avec des festivités diverses, des repas familiaux effectués de manière symbolique», soulignant que c'est «une fête qui présage une nouvelle année féconde». L'intervenant a ajouté que Yennayer symbolise notamment la longévité, et c'est souvent l'occasion d'y associer des événements familiaux, tels que la première coupe de cheveux aux petits garçons, le mariage et les rites d'initiation agricole. Les conférences ont été suivies d'un émouvant medh chaabi dédié aux victimes de l'agression israélienne à Ghaza. Les participants ont été ensuite conviés au cérémonial de «laadjouza», avec la grande «djefna» en bois emplie de «traze» (un ensemble de treize fruits secs et confiserie) et les plateaux de beignets et de différents gâteaux traditionnels. La directrice du musée, Aziza Aïcha Amamra, a confié à propos de la manifestation : «Avec ce qui se passe à Ghaza, cette année le cœur n'y est pas mais on a juste tenu à marquer le point, car c'est une des missions du musée de perpétrer et de faire vivre les traditions ancestrales, miroir de notre identité, qui, parfois, tendent à disparaître.» S. A.