Incroyable, sensationnel, fou, exceptionnel ; bref, tous les qualificatifs sont bons pour qualifier le match d'ouverture entre l'Angola et le Mali, disputé hier au stade du 11-Novembre de Luanda devant 50 000 supporters et une pléiade de personnalités, comme le président du pays organisateur José Eduardo Dos Santos, accompagné de son épouse, de son homologue sud-africain, mais également Josep Sepp Blatter, président de la FIFA, et Issa Hayatou, patron de la CAF. Il faut dire que jamais un match inaugural d'une CAN n'a connu un score aussi dingue, un dénouement de folie et un total de huit buts marqués. En général, les matchs d'ouverture sont plutôt serrés et étriqués, mais là, mon vieux, ce fut un régal entre deux sélections qui n'ont pas fait trop de calculs, qui se sont relâchées, au point de nous offrir une fin de rencontre époustouflante avec quatre buts marqués en l'espace d'un quart d'heure, alors que les Angolais menaient par quatre buts à zéro ! En effet, profitant de la fébrilité de l'axe de la défense malienne, Flavio parvient à ouvrir la marque à la (37') sur une balle arrêtée pour l'Angola avant de claquer son second but, cinq minutes plus tard, toujours de la tête, suite à un centre de Mabina. Les Palancas Negras, euphoriques et soutenues par un stade en transe qui n'a pas laissé indifférent la première dame du pays Anna Paula Santos qui s'est relâchée devant les caméras télés, enfoncent le clou en signant deux autres buts, sur penalty cette fois, par Gilberto et Manucho en l'espace de six minutes (68' et 74'). Ballotté, dominé, trahi par sa défense et des vedettes plutôt dans leurs petits souliers, le Mali donnait l'impression de se diriger tout droit vers une correction historique. Sauf que les Aigles ont de la ressource, de l'orgueil et surtout de la qualité individuelle pour revenir dans le match, au moment où Manuel José, le sélectionneur angolais, faisait remplacer ses meilleurs éléments croyant peut-être que le match était plié. Que nenni. Un corner à la 79' permet au Barcelonais Seydou Keita d'ouvrir le score au terme d'un cafouillage devant les buts de Carlos. A Trois minutes du temps réglementaire, les Maliens poussent et c'est le Sévillan Frédéric Kanouté qui, d'une tête imparable, redonne espoir aux siens. Forcément, les Maliens, déchaînés, serrent leurs adversaires à la gorge et Seydou Keita est présent au second poteau pour reprendre d'une belle frappe la balle du troisième but (90'+ 3') avant que le Clermontois Yattabaré ne profite d'un mauvais renvoi du gardien Carlos à la 90'+4' pour rétablir le score et éteindre le tableau d'affichage sur un (4 à 4) tout simplement his-to-ri-que ! Jamais un match d'une Coupe d'Afrique, d'une Coupe d'Europe ou même d'une Coupe du monde n'a débuté avec un tel score et connu un tel dénouement. C'est un peu la réponse des footballeurs aux semeurs de la mort qui ont obligé la sélection du Togo de déclarer finalement forfait après l'attaque dont elle fait l'objet vendredi à son entrée sur le territoire angolais.