Budget 30 millions de dinars ont été dégagés pour une étude de réhabilitation des ksour de l'antique ville de M'doukal, une région touristique encore peu connue. Le projet sur lequel les habitants de la localité mettent de sérieux espoirs porte sur la restauration des ksour de cette cité inondée en 1969 et la réhabilitation de son ancien mur d'enceinte, en plus de la requalification de l'oasis de 80 000 palmiers et 200 000 arbres fruitiers. Des efforts sont actuellement menés, notamment au niveau du secteur du tourisme, pour mettre en exergue la valeur de cette région en vue de lui asseoir une renommée comparable à celle de Timgad et Ghoufi. La première édition du festival de fantasia organisé en mai 2003 à M'doukal à l'initiative de la direction du tourisme, en coordination avec l'association Riayat Chabab de M'doukal, a été une affirmation de cette orientation. Actuellement, les préparatifs de la deuxième édition de cette manifestation, en mai prochain, sont en cours avec, cette année, le souci d'élargir la participation. Selon la directrice du tourisme et de l'artisanat, le festival aura plus d'efficacité après la concrétisation du projet de restauration des ksour qui devrait révéler l'esthétique et la dimension touristique de la région. La résurgence des anciens métiers devrait participer à cette perspective promotionnelle, après notamment l'inscription de trois artisans (ferronnerie, sculpture sur bois et travail de l'argent) au titre de l'aide consentie en 2003 par l'Etat pour le développement de l'artisanat, à raison de 100 000 DA par artisan. Cette initiative a donné à l'activité associative une nouvelle dimension, attestée par l'accès au statut de partenaire du Festival fantasia de l'association Riayat Chabab, qui a également à son actif des journées d'information sur la localité baptisée «M'doukal : tourisme, patrimoine, civilisation et histoire». L'histoire de M'doukal dont l'appellation signifie en langue berbère «amis» remonte au XVIIe siècle et les Romains l'appelaient Aquaviva. Ses ksour sont un brassage des architectures saharienne et tellienne. Des ruelles étroites, des habitations construites sur plusieurs niveaux à base de matériaux locaux font ressembler la ville à une citadelle entourée d'une longue muraille. Quatre portes donnaient accès à la ville. Aujourd'hui, il n'en reste que les ruines. Ces portes étaient nommées Sour, Rahba, Nader et Hamraya. Vingt zaouïas y avaient existé. Parmi les plus connues, on peut citer celles de Sidi Abdelhafidh, Sidi Lemguelati, Sidi Aïssa et Sidi Attala. La mosquée El-Atik, celle de Sidi Mohamed El-Hadj et celle de Sidi Omar sont les plus célèbres. La première a été construite au VIe siècle hégirien. Citée par Ibn Khaldoun dans ses Prolégomènes et par El-Wartilani, M'doukal fut une étape incontournable sur le chemin des caravanes des pèlerins en route vers les Lieux-Saints de l'islam. Elue en 1914 meilleure oasis, M'doukal disposait par le passé de plusieurs sources naturelles dont Ras-Layine, Aïn-Saiq et Aïn El-Mahbes et était traversée par plusieurs cours d'eau, dont oued Naïmia et oued Saouch. La valorisation de ce site revivifierait l'histoire de la région, qui a connu plusieurs civilisations et n'a pas livré tous les secrets de ses vieux moulins, son artisanat et de ses traditions culinaires qui peuvent, selon les concernés, en faire un pôle touristique.