La générale de la pièce Cherif ould Ech-chorfa, montée par l'association batnéenne Founoun pour le ballet et le théâtre, a reçu, hier après-midi au Théâtre régional de Batna, un accueil enthousiaste de la part du public. La pièce, mise en scène par Nabil Bensekka, montée avec la contribution du fonds de soutien à la créativité initié par le ministère de la Culture, raconte l'histoire d'un «héros-symbole», Cherif, qui réapparaît soudainement au moment de l'inauguration d'une stèle érigée à sa mémoire dans son village Lemchamcha rebaptisé Ech-Chorfa en hommage à ses hauts faits d'armes. La réapparition inattendue et le retour à la vie de ce héros bousculent l'ordre établi et suscitent des contradictions autour de la personnalité de Cherif et mettent à mal l'exploitation de son image pour faire valoir «des héroïsmes factices», a souligné le metteur en scène. Adaptée par Mohamed Boualag à partir d'une œuvre du Turc Aziz Nassim, la pièce est porteuse d'une symbolique très suggestive et présente une certaine audace peu coutumière dans le théâtre algérien. Le jeu talentueux du trio qui a interprété les rôles de Cherif (le revenant), de Djemaïa (président de l'Assemblée communale) et de Sebti (responsable de la sécurité) a réussi à captiver pendant plus d'une heure l'attention du public qui a très longuement applaudi la performance de ces comédiens. Créée en 2003, l'association Founoun pour le ballet et le théâtre a monté plusieurs spectacles et compte dans ses rangs de nombreux talents dans le théâtre et le ballet.