Le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) se réunira le 30 janvier prochain, en prolongement de la 27e édition de l'assemblée générale de cette même institution, avec en point de mire un vote important : le changement de la périodicité de la CAN. Si tout va bien, comme l'a indiqué le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, il y a quelques jours seulement, le grand rendez-vous continental ne se tiendra plus la même année qu'une Coupe du monde, ce qui veut dire qu'il se déroulera les années impaires. La CAF a, semble-t-il, pris conscience de la difficulté d'organiser cette compétition, avec toutes les conséquences que cela aura sur le calendrier, sur la préparation des équipes et surtout sur la santé des joueurs qui arrivent au bout du rouleau en fin de saison au moment où ils s'apprêtent à disputer une coupe du Monde. La CAF procédera ainsi à un réglage et passera à l'année impaire comme l'est la compétition sud-américaine des nations (la Copa America) ou sa copie asiatique, ce qui l'amènera à réorganiser son calendrier des éliminatoires pour la CAN et le Mondial, ainsi que les compétitions de clubs. Il faut dire que le débat sur le changement du déroulement de la CAN ne date pas d'aujourd'hui puisque depuis plus d'une décennie, plusieurs voix avaient demandé à l'institution présidée par le Camerounais Issa Hayatou de revoir sa copie. Après quelques résistances, la confédération accepte le principe de revoir le volet périodicité, mais rejettera le passage de la CAN à quatre ans au lieu de deux, comme l'ont souvent souhaité les Européens, poussés par les grands clubs employeurs des footballeurs issus du continent. Hayatou a été à chaque fois intransigeant au sujet de cette question, car, pour lui, une CAN tous les deux ans permettrait aux pays africains de développer non seulement les infrastructures sportives synonymes de progrès de la pratique du football, mais aussi booster tout le reste de l'économie (hôtellerie, communication, réseau routier, tourisme…). En outre, la CAF voudrait donner leurs chances à des pays de seconde zone, même si l'Angola représente une exception économique, en dehors des nations les plus nanties qui possèdent déjà les infrastructures ou qui peuvent mobiliser les capitaux pour mettre à niveau leurs stades ou carrément en construire d'autres. Par ailleurs, ce sont les techniciens qui seront les plus heureux à ce que l'on adopte ce changement, à commencer par Rabah Saâdane qui a de tout temps plaidé pour la révision de la date du tournoi africain. La réflexion a donc abouti suite à un débat qui ne date pas d'aujourd'hui, en plus des études qui ont été effectuées à ce propos par des équipes de techniciens et qui prouvent le bien-fondé d'une CAN les années impaires. Evidemment, si la CAN se joue en 2013 au lieu de 2012, les éliminatoires de cette joute se dérouleront une année avant, alors que celles du Mondial pourront débuter juste après la CAN, soit en 2013 qui serait l'année de référence.