Triomphe Le congrès de la Fifa, qui s?est déroulé la semaine dernière à Doha, capitale du Qatar, aura été une réussite en tout point de vue. Si l?article 15 du «règlement d?application des statuts» a focalisé l?attention de nombreux congressistes, notamment les Africains ou ceux issus des anciennes colonies, concernant les nouvelles règles sur la double nationalité qui autorisent désormais tout joueur de moins de 21 ans ayant représenté un pays dans toute équipe hormis celle des seniors à être sélectionné par son pays d?origine, l?ordre du jour de ce sixième congrès a été plutôt assez consistant. D?abord, il y a eu l?approbation, par les 197 associations (sur les 204 présentes, ce qui est une première !) autorisées à voter, des statuts et du règlement d?application, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2004. Ensuite, parmi les décisions les plus importantes, il y a celle qui décale l?élection présidentielle à une année après la tenue de la Coupe du monde. Cela permettra d?éviter les querelles d?une campagne électorale et les tensions à la veille du vote, comme ce fut le cas lors du congrès de 2002 à Séoul et de débattre les bilans financiers définitifs de la période quadriennale, laquelle s?achève le 31 décembre de l?année du Mondial. Cette première décision a eu pour conséquence un prolongement du mandat de M. Blatter pour une année complémentaire. Le comble, c?est que cette proposition a été faite par l?Ecossais David Will, membre du comité exécutif, qui a déclenché une hostile campagne d?accusation pour détournement de fonds et trafic d?influence contre justement Blatter, la veille du Mondial nippo-coréen. Ainsi, Blatter devra asseoir son autorité, comme l?énonce l?article 65 qui précise que désormais le secrétaire général exécutera les instructions de son président. Comme un chef du gouvernement dans un régime présidentiel fort de la même coloration politique. Cette tendance est confortée d?ailleurs par l?excellent état de santé des finances de l?institution suprême du football qui dégage un résultat positif de 74 millions d?euros pour la période 1999-2002 et une marge de 120 millions d?euros pour la période 2002-2006. Et pour éviter à ce qu?une grosse partie des recettes soit dépensée dans une organisation commune d?une Coupe du monde, comme ce fut le cas lors de l?édition 2002 où la Fifa y avait consacré 650 millions d?euros, soit 37% de ses recettes, cette dernière a refusé toute idée de renouveler l?expérience d?une co-organisation. Du coup, la candidature mixte de la Tunisie et de la Libye pour le Mondial 2010 n?est plus valable. Chaque association nationale devra présenter et défendre son propre dossier. A ce propos, la Fifa se prononcera sur le pays qui abritera l?édition 2010 juste après le congrès de Paris, prévu le 20 mai 2004, qui célébrera le centenaire de la plus grande et plus puissante fédération de sport au monde, forte de 204 pays (plus que l?ONU !). Pour rappel, cinq pays postulent pour cette première historique pour le continent et dans l?histoire du football : Afrique du Sud, Egypte, Maroc, Tunisie et Libye. Mais avant, la Fifa devra trancher sur la manière d?organiser les barrages entre les quatre confédérations qui disposent chacune d?une demi-place, à savoir l?Asie, l?Amérique du Nord, l?Océanie et l?Amérique du Sud : minichampionnat ou formule coupe ? L?idéal aurait été un tournoi entre les quatre équipes, comme l?avait souhaité Blatter, mais vu le facteur temps, ce sera difficile. La décision reviendra donc à la commission d?organisation du Mondial 2006 qui se réunira en décembre prochain, avant que le comité exécutif ne se prononce officiellement.