Résumé de la 62e partie n Alors que Colin était avec Sheila, l'inspecteur fait part à Colin d'une lettre envoyée par Merina Rival qui se rappelle que son mari avait une cicatrice… Elle (Mrs Ramsey) me conduisit au salon et d'un geste nerveux m'invita à m'asseoir. — Votre mari est-il toujours en voyage ? — Oui. — Parti depuis longtemps, il me semble ? Loin d'ici, sans doute ? — Qu'en savez-vous ? — N'est-il pas derrière le rideau de fer ? Un instant, elle se tut, puis, d'une voix creuse, 0me dit : — Oui, c'est exact. — Vous saviez où il allait ? — Plus ou moins. (Il y eut un silence.) Il voulait que je le rejoigne là-bas, ajouta-t-elle. — Il y a longtemps qu'il mijotait ça ? Je le pense ; mais il ne me l'a avoué que dernièrement. — Vous partagez ses opinions ? — Dans le temps, oui. Mais je ne vous apprends rien, sans doute. — Vous allez pouvoir nous renseigner très utilement. — Non, impossible. Pas par mauvaise volonté, mais je ne sais rien de précis. — Votre mari a-t-il trempé dans cette affaire Larkin ? — Je l'ignore. Il ne m'a jamais rien dit ; je ne voulais rien savoir. (Puis, soudain frémissante :) Autant vous parler franchement, Mr Lamb. J'adore mon mari. Pour ou contre politiquement, je l'aurais quand même accompagné à Moscou, tant je l'aimais. Mais il tenait à ce qu'on y emmène les garçons. Et moi, non. C'est tout. J'ai dû rester avec eux. Je ne sais si je reverrai jamais mon mari. Chacun de nous suit la route qu'il s'est choisie. Mais il y a une chose à laquelle moi je suis attachée par-dessus tout : je veux que mes fils soient élevés ici, dans leur patrie : je veux qu'ils soient élevés en bons petits Anglais, comme les autres. Après quelques instants encore, je la quittai, sans avoir rien appris de nouveau. Contournant le Crescent, vers Albany Road, je rencontrai Mr Bland, tout guilleret. — Alors, comment va ? Comment se portent les assassins ? Vous n'êtes pas venu à l'instruction, l'autre jour. — Non, j'étais à l'étranger. — Moi aussi, mon garçon, moi aussi dit-il, clignant de l'œil. A Boulogne, pour un jour. Et sans ma femme, bien entendu. Avec une jolie petite blonde atomique. — Ah ! les affaires ! m'écriai-je. Et, tous deux, en bons copains, nous avons éclaté de rire. Puis, tandis que je partais en direction d'Albany Road, il s'éloigna vers le 61. J'étais mécontent de moi ; Poirot me l'avait assez répété : je n'avais pas su tirer profit des voisins. Il était anormal que personne n'ait rien vu. Je regardai de l'autre côté de la rue. N'y avait-il vraiment personne ? Plût au ciel qu'au lieu de ces monstrueux blocs de ciment, devant moi s'alignent de gentilles petites maisons. (à suivre...)