Résumé de la 59e partie n Colin appelle l'agence Cavendish et demande qu'on lui envoie Miss Webb à Clarendon Hotel, chez Mr Weatherby. Quand elle le voit, Sheila est choquée… Je suis prêt à régler vos services à l'agence. Que leur importe où vous passez vos précieuses heures, tarifées si cher, que ce soit pour prendre d'ennuyeuses missives sous ma dictée , de celles qui débutent toujours par «Monsieur, suite à votre honorée du...» ou bien que nous traversions la rue pour aller nous asseoir au Buttercup Café ? Allons, venez boire un café, insipide, dans ce cadre tranquille. Une fois la commande donnée à la serveuse, assis à une table l'un en face de l'autre, nous nous sommes enfin regardés. — Tout va bien, Sheila ? demandai-je. — Que voulez-vous dire par tout va bien ? Sous ses yeux, des cernes noirs à force d'être bleus. — Vous avez traversé de sales moments ? — Oui.., non... enfin, peut-être ! Je vous croyais en voyage, Colin ? — C'est vrai ; j'en reviens. — Pourquoi ? — Vous le savez bien. Elle baissa les yeux... Une longue minute, elle resta silencieuse. Puis : — Il me fait peur, dit-elle. — Qui ça ? — Votre ami... l'inspecteur ! Il... il croit que c'est moi qui ai tué cet homme et aussi Edna. Il pense que je me suis moi-même fait envoyer là-bas exprès et qu'Edna s'en doutait, qu'elle avait reconnu ma voix à l'appareil, disant que j'étais miss Pebmarsh. — Et c'était la vôtre ? — Mais non, voyons ! Ce n'est pas moi qui ai téléphoné. — Ecoutez, Sheila, quoi que vous racontiez aux autres, à moi vous devez dire la vérité. — Alors, vous ne me croyez pas ? — Tout ça est très joli, Sheila, mais vous m'avez caché quelque chose. J'aimerais que vous me fassiez confiance. Quoi que vous ayez fait, Sheila, je suis avec vous, moi. (Et courageusement, je lançai :) Pourquoi avoir chipé le petit réveil : Rosemary ! — Quoi ? Mais pour quelle raison ? — C'est bien ce que je vous demande. — Je ne l'ai jamais touché. — Sous prétexte d'avoir oublié vos gants, vous êtes repartie dans la pièce. Eh bien, par cette chaude journée de septembre, des gants, vous n'en portiez pas, je le sais. Allons, d'accord ? Vous êtes rentrée empocher la montre ? Assez de mensonges. C'est bien ça, n'est-ce pas ? Elle gardait le silence, émiettant sa brioche. — Bon, murmura-t-elle, d'une voix éteinte. D'accord, c'est moi. J'ai fourré la montre dans mon sac et suis ressortie. — Et pour quel motif ? — A cause du nom : Rosemary. C'est aussi le mien. — Vous vous appelez Rosemary, pas Sheila ? — Rosemary, Sheila, les deux. — Et c'est pour cette seule raison que votre prénom est inscrit sur cette montre ? (à suivre...)