Constat n La Kabylie, qui détient près de 80% de la superficie nationale consacrée à l'oléiculture, aura connu, cette année, une chute de production et de rendement inédite. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la campagne oléicole qui s'étire habituellement sur une durée moyenne de trois mois, n'aura duré, en tout et pour tout, qu'une quinzaine de jours. Durant cette courte période, il a été récolté une quantité globale de 134 500 q au lieu des 200 000 attendus et surtout des 743 000 réalisés l'année dernière, sur une superficie productive de 27 100 ha, dont une grande partie est implantée sur le plateau de Maâtkas et l'oliveraie de Boghni. La production d'huile obtenue cette année a été estimée à moins de 2 millions de litres, contre 13 millions au titre de la campagne 2008-2009 avec un rendement moyen évalué à 17 litres par quintal. Le prix du litre d'huile, qui n'excédait pas l'année dernière 300 DA, se négocie actuellement dans une fourchette de 450 à 500 da. Le tarif aurait pu être «plus salé» sans l'importance du stock d'huile déjà détenu par les transformateurs. Plus des deux-tiers des 443 huileries que compte la wilaya ont dû fermer cette saison «faute de grains à mettre sous la meule», selon un technicien de la DSA. L'impact de cette situation touche aussi l'emploi saisonnier assuré par les oléifacteurs dont les huileries ont fonctionné avec une seule équipe par jour sur moins d'un mois alors qu'habituellement, une huilerie tourne avec trois équipes pendant plus d'un trimestre. A Béjaïa, la campagne oléicole, qui est sur le point de s'achever, est si maigre que la collecte des olives n'a pas dépassé les 300 000 q contre un peu plus d'un million l'année précédente. Bien qu'atténuée par de meilleurs rendements en huile du fait d'une meilleure teneur en matière grasse du fruit, il reste que la baisse générale est de nature à influer fortement sur le prix de l'huile, qui se négocie déjà à plus de 500 da le litre, selon la DSA. Cet important recul, provoqué par plusieurs facteurs dont le plus évident est intimement lié au caractère saisonnier de la spéculation, d'autant qu'en parallèle, les surfaces plantées sont restées quasiment du même ordre, autour de 49 000 hectares. Mais ce n'est pas tout, selon M. Haddèche, cadre à la DSA, qui évoque aussi les conditions climatiques, notamment les incendies de l'été dernier et les effets de la forte canicule qui y a sévi, sans compter les conséquences de l'enneigement qui a prévalu en 2005 et qui continue, dit-il, à exercer sur les vergers des montagnes des effets négatifs. Résultat des courses : des rendements ramassés avec à peine 6,29 quintaux d'olives à l'hectare contre des prévisions établies à 15 q/ha et une production de 300 000 q, contre les 700 000 prévus. La production d'huile est en forte baisse (6 millions de litres contre 19 millions, l'an dernier) malgré une hausse des rendements, 19,7 litres par quintal en moyenne.