Etat des lieux n Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Vahid Halilhozic, a tenu, hier, en fin d'après-midi, une conférence de presse à la salle des conférences du Estadio nacional de Chiazi de Cabinda. Ne tarissant pas d'éloges dans son discours sur la sélection nationale algérienne, l'entraîneur bosniaque des Eléphants estime, toutefois, qu'il faudra prendre très au sérieux le match de demain, dimanche, si son équipe projette d'aller jusqu'au bout de l'aventure. «Nous sommes en train de préparer le match face à une très belle équipe d'Algérie pleine de détermination. Ce sera très difficile surtout qu'en face, nous aurons une équipe qui a montré qu'elle est capable de se ressaisir à n'importe quel moment. N'oubliez pas qu'elle a éliminé l'Egypte, double championne d'Afrique. Je dirai que nous sommes prêts à réaliser un bon match face à l'Algérie», dira-t-il d'emblée et d'enchaîner : «Nous avons fait dans le travail et la récupération pendant huit jours. Malheureusement, nous n'avons pas pu jouer notre troisième match à cause de ce qui s'est passé pour l'équipe du Togo. Nous avions pensé organiser un match amical, mais cela n'a pas été possible. J'ai adapté une méthode de travail nécessaire pour que les joueurs restent dans le rythme de la compétition». Justement, pour garder l'équipe dans un rythme compétitif, Halilhozic dira qu'il a axé son travail sur des duels et des matches d'applications intenses. Il a également misé sur la récupération afin de permettre aux joueurs de souffler un peu après plusieurs séances assez chargées. En multipliant les exercices, si courts soient-ils, le coach n'a pas épargné ses joueurs. «Après le match face au Ghana, où nous étions soumis à une terrible pression, j'ai laissé les joueurs souffler un petit peu. Mais depuis jeudi, nous avons retrouvé le rythme soutenu pour pouvoir être prêts le jour du match. Nous avons également beaucoup parlé sur le match face à l'Algérie», soulignera-t-il. L'ancien coach du Paris Saint-Germain n'a pas du tout caché ses ambitions dans cette Coupe d'Afrique des nations. «Cela fait vingt mois d'intense travail et de sacrifices pour que l'équipe arrive à ce stade. Je dirais que cette formation joue gros à partir de ce dimanche. Nous sommes venus ici pour réaliser un objectif clair, qui consiste à aller jusqu'au bout de cette compétition. Le destin est entre nos mains. Les joueurs sont hyper-motivés et savent que la tâche sera extrêmement difficile surtout que les supporters en Côte d'Ivoire attendent beaucoup de nous et cela exerce une pression sur nous. On ne peut pas obtenir un titre majeur sans souffrance. Je suis optimiste et je fais confiance à mes joueurs. L'équipe n'a pas perdu depuis 23 matches, je ne veux pas que cela arrive maintenant. Nous allons faire durer cette performance et pourquoi pas attendre deux autres années pour perdre un match», dira-t-il. Le jeu «L'Algérie est très bonne défensivement» l Vahid Halilhozic a fait l'éloge de notre Equipe nationale, mais il estime qu'elle possède des faiblesses dont son équipe compte profiter. «Le jeu défensif de l'Algérie est presque parfait. C'est tout le monde qui participe dans le replacement et dans le pressing. C'est une défense très difficile à manœuvrer, mais nous avons eu une expérience de ce genre de jeu lors de notre match face au Burkina Faso. Cela dit, il existe une différence de taille entre le Burkina Faso et l'Algérie, c'est que les Algériens transforment leur pressing en attaques rapides et cela sera dangereux pour nous. De ce fait, il faut se montrer très vigilant. Cette équipe d'Algérie est appliquée, généreuse et ses joueurs se sacrifient pour le bien du collectif. Cela constitue l'un des points forts de cette formation. Nous allons rencontrer une équipe très motivée après avoir très mal débuté le tournoi. Mais nous l'avons vu revenir en force lors de ses deux matches face au Mali et à l'Angola. Il faut se montrer vigilant et surtout ne pas se dire que c'est gagné d'avance. L'Algérie a éliminé l'Egypte et cela constitue une référence pour moi», fera-t-il savoir. Le terrain «J'aurais souhaité mieux» l Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire n'a pas omis de relever un point négatif dans l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations ici en Angola. Pour lui, le terrain sur lequel son équipe a évolué au Stadio nacional de Chiazi à Cabinda est une catastrophe. Il ne permet pas à son équipe de développer son véritable jeu. «La pelouse du terrain annexe est meilleure. La pelouse du terrain du stade principal est gorgée de sable et cela freine l'évolution des joueurs qui posent le ballon par terre. C'est un terrain qui ne nous convient pas, mais il faudra s'y adapter. Il faut savoir que cet inconvénient est valable également pour l'équipe d'Algérie. Cela dit, il ne faut pas trouver cela comme une excuse. Nous avons un travail à effectuer, tâchons de le faire convenablement en dépit des aléas que nous allons rencontrer.» Le souhait «J'aimerais terminer le match en 90 minutes» l Halilhodzic ne souhaite pas que le match se termine au-delà des 90 minutes. «J'aimerais bien terminer la rencontre en 90 minutes, mais nous n'avons pas omis les autres hypothèses. Nous avons travaillé les tirs vu qu'il est possible que le match aille au-delà du temps réglementaire. Sincèrement, je n'aimerais pas aller au-delà des 90 minutes car ce sera compliqué pour nous pour la suite de la compétition dans le domaine de la récupération, si nous passons, bien sûr, l'écueil algérien. C'est un souhait, mais j'avoue que ce ne sera pas du tout facile», conclura-t-il. Le respect «Nous nous connaissons parfaitement» l Le coach des Eléphants affirme que rien ne peut être caché en football. Il estime que les deux équipes, l'Algérie et la Côte d'Ivoire, se respectent mutuellement et chacun connaît la valeur de l'autre. «Je pense que les Algériens connaissent tout sur la Côte d'Ivoire, mais je dirais que, moi aussi, je sais tout sur cette équipe d'Algérie. Nous ne pouvons pas cacher grand-chose en football. Nous avons étudié le jeu des Algériens et ce sont de petits détails, qui peuvent faire la différence. C'est à partir de là que nous trouverons l'astuce pour déjouer le dispositif des Algériens. J'ai revu les deux matches disputés par l'Algérie face au Mali et à l'Angola. Je ne voulais pas visionner celui face au Malawi car je reste persuadé que c'est un accident de parcours pour les Verts. Je ne voulais pas prendre de fausses informations sur l'équipe qui a largement perdu ce match. La défection «Seul Eboué sera absent» l Le responsable technique des Eléphants ne se plaint pas de défection. L'infirmerie étant vide, il n'aura qu'un seul joueur qui manquera à l'appel suite au carton rouge qu'il a écopé lors du précédent match face au Ghana. Il s'agit d'Emanuel Eboué. Pour le reste, Halilhozic dira que «cela fait 20 mois que l'équipe n'a pas enregistré le moindre joueur blessé. Cela démontre tout le travail effectué par le staff médical. Notre seule absence pour ce match sera celle de notre défenseur Emanuel Eboué, qui sera suspendu. Mais, je pense trouver des solutions pour pallier cette défection. Au sein de mon équipe, chaque joueur qui rentre sur le terrain parvient à faire souvent la différence lorsqu'il est appelé à remplacer un autre. Pour être performant, il ne faut pas se contenter d'un groupe de douze à treize joueurs. Pour aller au bout, cela exige l'élargissement de la composante capable de tenir son rôle à tout moment. Demel, Fayé et Keita ont été plus qu'une satisfaction lors de notre précédent match face au Ghana», dira-t-il.