Le César du meilleur film de l'Union européenne a été décerné au long métrage allemand Good bye Lenin !, de Wolfgang Becker, hier soir, au théâtre du Chatelet à Paris. En Allemagne, ce film, qui évoque avec tendresse et humour le bouleversement créé par la chute du Mur dans les relations entre une mère et son fils, a réuni plus de 6 millions de spectateurs. En Allemagne, cette comédie douce-amère fut un véritable phénomène de société avec 6,2 millions de spectateurs. L'histoire a séduit les Allemands de l'Est et de l'Ouest. Terrassée par un infarctus qui l'a plongée dans le coma, une mère de famille (Katrin Sass), citoyenne modèle de la RDA communiste, se réveille huit mois plus tard, ignorant tout de la chute du Mur. Pour lui épargner un choc fatal, Alex (Daniel Bruehl), son fils de 21 ans, ressuscite le décor familier et l'atmosphère de la RDA dans leur petit appartement d'une HLM berlinoise. Mais au fil du temps et de la convalescence, l'illusion parfaite est de plus en plus difficile à préserver... La plupart des journalistes «en sont restés à Herzog, Wenders et Fassbinder», déplorait le réalisateur il y a quelques mois en présentant son film à Paris. Son ?uvre avait déjà remporté un grand succès en Grande-Bretagne et en Italie. «Je n'ai pas fait un film sur la réunification allemande, mais un film sur un fils qui aime profondément sa mère et qui fait tout pour la maintenir en vie, c'est quelque chose d'universel que tout un chacun saisit immédiatement», explique Becker. Dès la phase d'écriture, le réalisateur a voulu faire de Good bye Lenin ! un film exportable.