Au total, ce sont 841 000 enlèvements qui ont été enregistrés depuis 2001. Et rien que pour l'année 2007, il y a eu 375 cas de kidnapping, dont 185 concernent les enfants. Seul un enfant sur 5 est sauvé et en conséquence, il y a un enlèvement d'enfant tous les deux jours dans notre pays. Il y a lieu de souligner que le trafic d'enfants en Algérie a pris de l'ampleur depuis les dix dernières années. L'Algérie a célébré, hier, la Journée mondiale de la disparition des enfants. Pour certains observateurs, il y a absence de cadre juridique relatif à la protection de l'enfant afin de se mettre en conformité avec la convention internationale des droits de l'enfant et faire face au nouveau contexte dans lequel se trouve la société algérienne. Et il y a même ceux qui ont appelé à l'élaboration d'un code pour l'enfant. En Europe, ce sont plus de 50 000 enfants qui sont kidnappés chaque année. Au cours de la séance plénière du Conseil de la nation, tenue la semaine dernière, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Zerhouni, avait annoncé que 375 cas de kidnapping, dont 260 relevant du droit commun, ont été enregistrés en 2007 dans notre pays. Il faut rappeler qu'en 2006, les services de sécurité ont enregistré 134 cas d'enlèvement. Les cibles sont, en majorité, les enfants de riches. Les kidnappeurs exigent généralement une rançon contre leur libération. Selon M. Zerhouni, «120 milliards de centimes ont été payés par les parents des victimes en 2007». Face à l'augmentation inquiétante de ce phénomène en Algérie, en absence d'une stratégie visant à endiguer ce fléau, les mesures préventives prises par les services de sécurité restent le seul remède, à l'exemple de l'installation de 3 cellules à Alger, Annaba et Oran par la Gendarmerie nationale, dont le but consiste à prévenir les écoliers et les lycéens sur ce fléau. D'ailleurs, un projet d'installation de 10 nouvelles cellules est en gestation. Il y a lieu de souligner que le kidnapping ne touche pas uniquement les enfants, puisque en Kabylie, il a été enregistré l'enlèvement de citoyens adultes, dont les ravisseurs exigent des rançons importantes.A rappeler, dans ce cadre, plusieurs cas, notamment l'affaire du rapt, le 25 avril dernier, d'un entrepreneur qui a été traitée il y a deux semaines par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou. Aussi, 6 individus armés ont enlevé, à Berkouka (Maâtkas), le fils d'un commerçant. Une rançon de 600 millions de centimes a été exigée de sa famille. Il y a lieu de citer, également, le kidnapping d'un bébé de 28 mois, d'un riche industriel à Béni-Tamou, wilaya de Blida et qui a été libéré par les gendarmes à Hammam Righa, wilaya d'Aïn Defla. Les auteurs du kidnapping avaient demandé une somme de 500 millions de centimes contre la libération du bébé. Un autre cas, cité par le ministre de l'Intérieur, a été enregistré en 2007, il s'agit de l'enlèvement d'un enfant pour le prélèvement de ses organes. Par ailleurs, des équipes composées, entre autres, de psychologues et de criminologues ont été installées par les services de sécurité (gendarmerie et police), afin d'étudier et de trouver des solutions à ce phénomène.