Résumé de la 1re partie n Pas de doute, c'est le mulâtre ! Edward Robinson et ses collègues maîtrisent le voleur et le conduisent au poste de police de Greenwich… Mais le mulâtre garde obstinément le silence et c'est sans en avoir dit davantage qu'il est incarcéré à la prison centrale de Londres sous l'inculpation de vol et de tentative de meurtre envers un agent de la force publique. Une semaine plus tard, un autre policier, Howard Vincent, se présente devant la maison d'Evelyne Road, habitée par le couple Thomson. Il n'appartient pas au même service que le brigadier Robinson, il fait partie de Scotland Yard, et l'enquête dont il est chargé semble relever de la routine : Cornelia Thomson a signalé la disparition de son mari... Elle le reçoit, totalement bouleversée. — Depuis quand votre mari a-t-il disparu madame ? — Il y a une semaine tout juste. Il est monté dans son bureau à 10 heures du soir pour écrire son livre. Le lendemain matin, j'ai trouvé la fenêtre ouverte et il n'était plus là... L'inspecteur de Scotland Yard se rend sur les lieux. Et il fait deux constatations étranges : d'abord, il n'y a pas de manuscrit sur le bureau, ni de plume ni d'encrier; ensuite, il y a un peu plus loin tout un nécessaire de maquillage, avec notamment de la crème noire. Il s'en étonne auprès de Mme Thomson. Sur le premier point, elle est tout aussi surprise que lui. Elle ne comprend pas que son mari ait disparu en emportant ses écrits. Sur le second point, en revanche, elle renseigne le policier : — Il s'en est servi pour la dernière fête paroissiale. Il jouait Iago, dans Othello. Il s'est maquillé en noir pour interpréter le rôle. L'inspecteur Vincent ouvre la fenêtre. Elle donne sur un toit en pente douce, qui recouvre un appentis au rez-de-chaussée. Il est très facile de descendre par là ou, s'il s'agit d'une agression extérieure, de s'introduire dans la pièce par ce chemin... Sur les raisons éventuelles d'une fugue ou d'un enlèvement, Mme Thomson ne peut absolument rien dire. L'inspecteur Howard Vincent décide donc d'interroger le voisinage, peut-être le mettra-t-il sur une piste. C'est le pasteur qui a le plus de choses à dire sur le disparu. Il ne tarit pas d'éloges à son égard. — C'est le meilleur de mes paroissiens. Je tremble qu'il lui soit arrivé quelque chose ! — Vous êtes inquiet ? — Oui. Je pense au mulâtre. Sa spécialité, c'était d'entrer par les fenêtres. Il aura surpris M. Thomson et l'aura tué. L'inspecteur Vincent n'était pas au courant des activités du voleur mulâtre dans le quartier Saint John, ni de son arrestation. Un autre service de la police s'est occupé de l'affaire. Il apprend par le pasteur que le cambrioleur a été arrêté le jour même où Thomson a disparu. Thomson qui avait chez lui tout le nécessaire pour se grimer en noir... Il ne faut pas longtemps à l'inspecteur pour retrouver la trace de celui que les journaux - qu'il n'avait malheureusement pas lus - ont surnommé le «mulâtre de Londres» et il se présente à la prison centrale. Il apprend que l'homme a refusé de se laver depuis qu'il est arrivé. Il est d'une saleté à faire peur. Mais pour l'instant, il a été extrait de sa cellule pour répondre aux questions du juge Barnes, chargé de l'instruction. Dans le bureau du juge, celui qui se fait appeler John Hard tente de minimiser son rôle. — Je n'ai voulu tuer personne, monsieur le juge. — Vous avez tiré deux fois sur les policiers. — Pas sur les policiers ! En l'air, pour les effrayer ! — Et quand vous avez blessé le brigadier Robinson, vous avez tiré en l'air ? — Je n'ai pas tiré du tout. Le coup est parti tout seul dans la mêlée.. (à suivre...)