Résumé de la 3e partie n En décembre 1876, les voleurs annoncent à la galerie Agnew que le tableau est aux Etats-Unis et ils réclament 3 000 livres pour le restituer sinon ils le détruiront… O n est prié de répondre par l'intermédiaire d'une petite annonce dans le Times de Londres. La galerie Agnew n'aimerait pas beaucoup que La Duchesse disparaisse, car depuis qu'elle en est propriétaire, elle a appris que le milliardaire américain Julius Spencer Morgan dont le fils sera plus tard le fameux J. Pierpont Morgan s'intéresse énormément à cette œuvre splendide. La petite annonce prévue est donc, sur les conseils de Scotland Yard, insérée dans le Times. Elle demande des preuves supplémentaires. La réponse arrive avec... un nouveau morceau de la toile, pris lui aussi dans la verdure du haut. On demande une nouvelle réponse par le Times. Les Agnew obtempèrent et les voleurs sont maintenant certains de la réussite de leur plan. Pour accélérer les choses, ils envoient à Londres un messager muni d'une lettre qu'il postera lui-même. Désormais, c'est lui qui assurera, pour plus de rapidité, les réponses aux questions des Agnew. Très vite, l'homme demande à ce qu'on envoie les dollars en or en Amérique par un émissaire. L'homme précise qu'il voyagera sur le même bateau... Les Agnew essayent de garder la transaction sur le territoire britannique ; les voleurs qui se méfient veulent absolument qu'elle ait lieu aux Etats-Unis... Après diverses tractations, les voleurs annoncent qu'ils acceptent de réexpédier La Duchesse à Londres et qu'elle sera livrée dès qu'ils auront pris possession de la somme exigée. Et ils envoient un nouveau morceau découpé dans le Gainsborough... Mais l'émissaire qu'ils ont expédié à Londres se méfie. Il cesse d'écrire. On n'entend plus parler de rien... Worth, pendant ce temps-là, a repris aux Etats-Unis ses activités habituelles et illégales. Il y réussit même assez bien et s'offre un yacht. Mais il mène un train de vie difficile à soutenir et de plus il est pris par le démon du jeu... il vole un train, se fait arrêter, passe dix-huit mois à Sing-Sing, joue de malchance, est arrêté à nouveau... Dégoûté, il décide de revenir dans la vieille Europe. Nous sommes à présent en 1892, il y a seize ans que le Gainsborough a été dérobé et découpé en «preuves» successives... Une fois en Belgique, Adam Worth est à nouveau accusé d'avoir essayé de voler... un train. Oh, pas un train chargé de voyageurs, un train contenant des lettres chargées émises par une banque de Liège. Arrêté, condamné à sept ans de prison, il ne lui reste plus qu'à attendre. Pourtant, un jour, un visiteur se présente à la prison de Liège. C'est le consul des Etats-Unis. Il est porteur d'une proposition de la part d'un haut fonctionnaire de la police américaine : 4 000 dollars et sa libération s'il permet de retrouver La Duchesse. Indigné, Worth réplique : «Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? J'ignore tout de votre Duchesse. Je ne sais pas du tout où elle peut être.» Quelque temps plus tard, c'est son avocat belge qui lui aussi propose, au nom du gouvernement belge, une libération en échange de La Duchesse. Adam Worth continue à jouer les étonnés. Mais les meilleures choses ont une fin. En 1897 il se retrouve libre et dans la rue... belge. Il est en mauvaise santé et n'a pas un sou vaillant... Il ne lui reste plus qu'à retourner aux Etats-Unis. Ce qu'il fait. Là-bas, il retrouve un ami sincère, Patrick F. Sheedy, qui est un grand amateur de sport et possède une fortune personnelle. Sheedy mentionne dans une conversation à bâtons rompus qu'il a rencontré Pinkerton, le détective privé contacté par Elliott lors de son incarcération américaine. Celui-ci a fait part à Sheedy de sa conviction personnelle selon laquelle Adam Worth est au cœur du problème de La Duchesse. Le 10 janvier 1900, vingt-quatre ans après la disparition du tableau, Pinkerton reçoit à son bureau de Chicago une lettre. Elle est signée d'un certain Raymond. (à suivre...)