Action n Deux réalisateurs algériens, Yasmine Chouikh et Larbi Lakehal, ont plaidé pour «un soutien financier et logistique local» aux productions cinématographiques et artistiques. Ils ont appelé de leurs vœux à davantage d'implication des collectivités locales et des représentations régionales d'organismes et entreprises commerciales, publics et privés, dans la promotion de l'activité cinématographique et artistique. Pour Yasmine Chouikh, en tournage à Taghit (wilaya de Béchar), «il est nécessaire que les instances locales s'impliquent dans le soutien financier et matériel aux réalisateurs, pour permettre la promotion et le développement de la production cinématographique nationale ou tout autre projet artistique, notamment de jeunes créateurs». «L'aide qui m'a été apportée par la wilaya de Béchar, pour la réalisation en cours à Taghit d'un court-métrage, est une preuve de la possibilité d'un partenariat cinéastes-collectivités locales, pour développer et diversifier les productions cinématographiques et télévisuelles», a-t-elle relevé. Et d'ajouter que «les régions peuvent, de leur côté, tirer avantage en matière de promotion de leur potentialités naturelles et humaines, à travers la mise en relief, dans les décors, de leurs sites et paysages, et l'enrôlement des figurants et autres comédiens locaux». Joint par téléphone sur le même sujet, Larbi Lakehal, dont la plupart des œuvres ont été tournées respectivement à Béchar, Taghit et Kenadza, notamment, «l'épopée de la résistance des populations du sud-ouest», primée en 2008 à Manama (Bahrein), estime «le moment venu pour que les wilayas et les instances élues, notamment les APW et APC, dégagent des aides financières ou matérielles pour la réalisation de projets cinématographiques». «Une aide que seul actuellement le ministère de la Culture apporte», a-t-il fait remarquer. Pour Larbi Lakehal, membre du bureau de l'Association des réalisateurs professionnels algériens (ARPA), «les aides des instances locales ou régionales sont primordiales pour donner un souffle nouveau au cinéma national qui doit reprendre sa place sur la scène mondiale». «Nous disposons d'une pléiade de cinéastes et de réalisateurs de talent qui ont réellement besoin d'aide et autres soutiens pour la concrétisation de leurs projets», a affirmé le réalisateur qui est en voie de finaliser un documentaire-fiction, Histoire des mines algériennes, en grande partie tourné à Kenadza sur les sites d'anciennes mines de houille. La direction de la culture de la wilaya de Béchar a souligné, pour sa part, avoir toujours encouragé les réalisateurs et autres producteurs cinématographiques par les moyens disponibles, en termes d'assistance financière et technique.