Les cœurs sont déjà très serrés à l'idée de vivre cet Algérie - Egypte, le 27e du nom dans l'histoire des rencontres entre les deux équipes. Ce soir, les Verts aborderont la demi-finale contre les Pharaons avec la même équipe qui a débuté le match face à la Côte d'Ivoire avec comme objectif de refaire le même coup du scalp que celui de dimanche dernier à Cabinda. Les voyages forgent bien la jeunesse, comme on dit, et de Luanda à Benguela, via Cabinda, les Verts ont grandi et sont montés en puissance au point de laisser admiratifs observateurs et adversaires. Le regain de forme des hommes de Saâdane a été atteint lors de ce quart de finale et tous les spécialistes s'accordent à dire que l'Algérie a livré son meilleur match depuis deux ans, en termes de contenu et de jeu. Les Verts ont cette faculté de hisser leur niveau de jeu à celui de l'adversaire, notamment sur le plan collectif, un aspect très recherché par le sélectionneur national, obstiné comme il est à chercher la perfection et à raffermir le potentiel offensif de son équipe. Parvenir à battre la meilleure équipe africaine du moment, de surcroît restée sur 23 matchs sans défaite, est une sacrée performance qu'il serait difficile de rééditer, sauf si ce match référence devienne la marque de fabrique des Verts à chacune de ses sorties. D'ailleurs, tout le monde s'accorde à dire que si les Algériens rééditent le même match que celui contre les Eléphants, il n'y a pas de raison que l'Egypte ne soit pas scalpée à son tour. Les joueurs algériens, sereins, sont décidés à se faire plaisir et à faire plaisir à leurs supporters, notamment le millier qui fera, aujourd'hui, le long voyage vers Benguela. Avec l'esprit de Khartoum et la qualité de Cabinda, l'Algérie a toutes les chances de son côté pour parvenir à aller chercher cette coupe, la première depuis vingt ans et hors de nos frontières. Elle a tenté de le faire, il y a trente ans, c'était à Lagos au Nigeria, après avoir éliminé justement l'Egypte en demi-finale aux tirs au but et après avoir été menée au score par deux buts d'écart. Est-ce un remake de l'histoire, mais avec cette fois une autre tournure des événements, en faveur des Verts ? Les joueurs, en tous les cas, qui se sont offert, pour la plupart, une boule à zéro de circonstance, se sont tous mis dans la tête que le trophée africain ne pourrait leur échapper en ce temps béni du beau jeu retrouvé. Ils joueront même plus libérés que leurs adversaires égyptiens qui ont toujours en travers de la gorge cette élimination en Coupe du monde qu'ils veulent exorciser en montrant à l'opinion internationale qu'ils méritaient plus que les Algériens d'y aller. Les Verts, eux, partis pour essayer d'aller le plus loin possible et pour améliorer leur jeu collectif en prévision du rendez-vous sud-africain, ont fini par prendre leur destin en mains pour ne plus jamais le lâcher. De la solidité défensive, des vertus techniques, de la maturité tactique, une force d'adaptation au jeu de l'adversaire, une meilleure cohésion collective, un potentiel offensif retrouvé tout y est pour faire de ce match contre l'Egypte une autre fresque et un autre match référence confirmant ses grandes ambitions.