Certes le referee de la rencontre a été pour beaucoup dans la déroute des Verts devant les Pharaons, néanmoins, il faut reconnaître aussi que d'autres facteurs auraient contribué, même de peu, à cette élimination. Dirigeants, staff technique et joueurs, même s'ils semblent avoir déjà tourné la page, devront tirer des enseignements en prévision du Mondial sud-africain. Jeudi après le match, l'arbitrage était le seul sujet qui revenait sur toutes les lèvres des joueurs, staff technique et dirigeants des Verts. On a tout fait pour embobiner tout le monde et faire croire que la seule explication valable de la déconfiture des Verts était l'arbitrage partial du Béninois, Koffi Codjia. On n'a pas cessé de crier qu'il a donné un coup de pouce aux Pharaons pour humilier les mondialistes algériens. Nous avons entendu des propos du genre : «L'arbitre a bien joué le coup. Il a expulsé notre meilleur joueur en défense et cela était bien planifié» ou encore «C'est l'arbitre qui a fait basculer le match. Ils ont visé l'un de nos meilleurs défenseurs et après le penalty, il n'y avait plus de match». D'autres justifiaient la défaite de l'Equipe nationale par les décisions de l'arbitre, qui n'a pas hésité à brandir trois cartons rouges contre les joueurs algériens. «Avec trois joueurs en moins sur le terrain, vous ne pouvez pas prétendre à quoi que ce soit. A partir de là, ce n'est plus un match de football. L'arbitre a bien orchestré son coup», des phrases qui revenaient comme un leitmotiv. Il faut dire que l'arbitrage de Koffi Codjia était loin d'être «innocent», mais ce n'est pas la seule explication de la déroute des Fennecs. En parallèle, personne n'a crié au scandale lorsque Eddy Maillet, l'arbitre du match Algérie - Côte d'Ivoire, comptant pour les quarts de finale, a refusé un but limpide aux Eléphants. Mais là c'est une autre mentalité. Il faut absolument savoir reconnaître que nous sommes passés à côté de notre sujet face à l'Egypte. Plusieurs paramètres ont favorisé la précipitation des Verts dans le gouffre. L'équipe était apparue très fragile physiquement. Mais ce qu'il y a lieu de relever, c'est cette obsession du coach de renouveler sa confiance à un groupe restreint de joueurs pour jouer des matches aussi importants que celui face aux Egyptiens. Ce sont presque les mêmes joueurs qui ont débuté la compétition qui se sont retrouvés sur le terrain face à l'Egypte. En dépit du fait que certains n'étaient pas en possession de toutes leurs capacités physiques, il n'en demeure pas moins que Saâdane n'a pas jugé utile de faire entrer des joueurs plus frais, à l'image de Bouazza et de Abdoun. D'ailleurs, on se demande pourquoi les avoir retenus puisqu'il n'avait besoin d'eux que pour quelques minutes seulement. Ainsi, titulariser Ziani et Meghni constituait un énorme risque pris par le coach face à un adversaire très aguerri et mieux nanti sur tous les plans. Idem pour le gardien de but Chaouchi. Victime d'une double blessure, au dos et au cou, il a été reconduit dans la cage des Verts. On se demande, d'ailleurs, si son état physique n'était pas la principale raison de sa «déroute mentale». C'est certainement valable pour donner une explication sur son comportement négatif durant le match. Il faut reconnaître que le gardien de but de l'ESS devait prendre un carton rouge au moment où il est allé bousculer l'arbitre après l'exécution du penalty par Hosny Abderabo. Vers la fin du match, il a pété les plombs en s'illustrant par une agression caractérisée sur un attaquant égyptien. Il faudra se remettre en question devant des situations de déconfiture, car il n'est pas évident, à chaque fois, de sortir un bouc émissaire pour lui faire porter le chapeau. Jeudi dernier, l'Equipe nationale d'Algérie a peut-être livré le plus mauvais rendement de son histoire. Alors, arrêtez de dire que la faute incombe à telle ou telle chose.