"Contesta" Doussen, Skikda, Barika, Constantine?. désormais, la misère fait sortir les citoyens dans la rue. Vendredi dernier, des émeutes ont éclaté au quartier Oued El-Had, petite bourgade de la ville de Constantine, lors de la visite du président de la République dans la capitale de l?Est algérien. Excédés par l?insoluble problème de l?eau potable, des jeunes de la cité des Frères Abbas ont dressé des barricades sur la route reliant la région au centre-ville de Constantine, bloquant de la sorte la circulation, pourtant dense en ces journées torrides de juillet. Les autorités locales et les responsables de l?antenne régionale de l?Algérienne des eaux (ADE) ont réagi par à-coups, promettant aux émeutiers d?étudier leurs doléances dans les plus brefs délais. La veille, jeudi, des actes similaires se sont produits dans un quartier populaire de Skikda, la cité El-Match en l?occurrence, en raison d?une liste d'attribution de logements longuement contestée par les citoyens. L'intervention musclée du service de l'ordre n'est pas venue à bout d'une grogne qui a éclaté au grand jour dans cette région connue pourtant depuis longtemps pour son «calme olympien». Mais la contesta, érigée depuis des mois en règle immuable et considérée comme l?unique moyen d'expression citoyenne, a gagné aussi plusieurs régions du pays. Une semaine auparavant, la paisible localité de Doussen, dans la wilaya de Biskra, connue pour sa légendaire vocation du méchoui, s'est réveillée sur des affrontements entre citoyens et gendarmes en raison du problème du gaz butane non résolu par les autorités locales. Jeunes et adultes s?en sont pris aux symboles de l'Etat en saccageant mairie et autres imposants édifices. Et ce n'est finalement qu'au bout de «l'enfer» que les élus de la localité ont daigné ouvrir des pourparlers avec les émeutiers, visiblement mécontents de voir leurs doléances renvoyées, à chaque fois, aux calendes grecques. Plus loin, au nord, la ville de Barika, située à quelques encablures de Batna, a vécu le 11 juillet dernier des moments tristement célèbres dans son histoire après que des jeunes eurent mis le feu sur la Route nationale pour afficher leur courroux quant à une liste de logements dressée par le P/APC et contestée par un grand nombre de citoyens. Pis, l?intervention des forces de l'ordre n'a fait qu?envenimer les choses et ce n'est qu'après l?intervention d'un groupe de sages de la région que les esprits se sont apaisés. Il s?agit, là, des principaux «foyers de tension» d?un été censé pourtant être une période de détente et d?évasion.