Constantine aura connu une fin de semaine tumultueuse. Depuis mercredi, les habitants de plusieurs quartiers privés d'eau ont donné libre cours à leur colère, en érigeant des barricades sur plusieurs tronçons routiers. La dernière manifestation en date est celle conduite par les riverains de Oued El-Had, dans l'après-midi d'hier. Une semaine, jour pour jour, après une première émeute où quelques centaines de jeunes ont bloqué la route menant à Djebel Ouahch et brûlé des pneus, la protesta a été remise à l'ordre du jour dans le même quartier. Durant deux heures, les automobilistes empruntant l'itinéraire Oued El-Had, la Bum, Ziadia et Djebel Ouahch ont été contraints, soit de rebrousser chemin, soit de prendre leur mal en patience, face à une poignée de jeunes révoltés qui ont dressé des barricades à l'aide de troncs d'arbre. Les coupures fréquentes et prolongées de l'eau en sont la cause. Dans cette cité, les robinets sont à sec depuis déjà trop longtemps, selon les concernés qui n'ont d'autres alternatives que d'aller remplir leurs jerricans au quartier d'en face, là où les villas, pour certaines, sont dotées de puits. Hier, les habitants de Oued El-Had ont récidivé. La précarité du site sur lequel ils vivotent, depuis quarante ans pour les aînés, affecte au plus haut point le quotidien et l'environnement immédiat des 400 familles. L'insalubrité et le manque d'hygiène, conséquences directes du manque d'eau, font craindre le pire aux riverains, particulièrement en cette saison de grosses chaleurs. Il aura fallu l'arrivée sur les lieux des forces de l'ordre et l'instauration du dialogue pour que les esprits se calment et les obstacles soient levés. Quarante-huit heures auparavant, et à quelques encablures de là, les habitants d'El-Gammas, de Sakiet Sidi-Youcef et de Sidi Mabrouk, qui nourrissent les mêmes appréhensions depuis quelques jours, n'ont pas pu contenir leur colère. Les pénuries d'eau qui ponctuent leur été les ont fait sortir de leurs gonds dans la journée de mercredi. L'appel à l'adresse des autorités, s'il a été bruyamment lancé, n'a pas trouvé pour autant d'écho officiel. Les sollicitations des citoyens sont restées vaines. Les seuls qui ont eu pour l'heure un début de prise en charge du problème demeurent ceux de Oued El-Had. Une enveloppe de 160 millions de centimes sera incessamment débloquée par la wilaya afin de rénover le réseau d'AEP de cette cité. N. D.