"Ephémère" La célébrité de Kehaïlia, Oued El-Abtal, Bir Haddada? ne durera que le temps de leur malheur. La peste bubonique a fait sortir, brutalement, Kehaïlia de son anonymat habituel. C?est pour la première fois de son histoire que ce hameau, de quelques milliers de citoyens seulement, situé à Tafraoui, au sud d?Oran, émerge. Un enfant est décédé des suites de cette épidémie et quelque dix autres ont été placés sous surveillance médicale au CHU de la capitale de l?Ouest. Le hameau, lui, a été mis en quarantaine pendant une semaine. Cette maladie «moyenâgeuse» s?est, par la suite, propagée pour toucher des localités jusque-là inconnues des officiels : Jenine Meskine et ensuite Zahana, dans la wilaya de Mascara, ont fait l?objet d?opérations de désinfection, de désinsectisation et de dératisation de grande envergure. Cependant, la médiatisation, voire, parfois, la surmédiatisation, de ces bourgades isolées est le résultat d?une gestion catastrophique des deniers publics. Le scandale du vaccin périmé dans le village d?Oued El-Abtal, dans la wilaya de Mascara, restera dans la mémoire collective. Cette affaire, qui a défrayé la chronique pendant quelques semaines, a causé la mort de 7 nourrissons. 70 autres ont été placés sous surveillance médicale. Les bébés ont été vaccinés contre la rougeole et le rachitisme dans le dispensaire de la localité. L?opération de vaccination a été interrompue par le ministère de la Santé à la suite de ce scandale. Une commission d?enquête fut dépêchée pour faire toute la lumière sur cette affaire. Juillet 1998, des régions isolées, comme Bir El-Arch, Salah Bey, Chelghoum Laïd et Bir Haddada, dans l?Est algérien, ont été touchées à la suite de la consommation de cacher avarié. Un scandale qui a fait tache d?huile causant le décès de 44 personnes et des centaines d?autres placées sous surveillance médicale. Une panique indescriptible s?est emparée de la population algérienne en général à tel enseigne que le cacher, le pâté de volaille et parfois la viande ont été boudés. Une campagne de contrôle menée par les services d?hygiène a permis la saisie d?une grande quantité de cacher avarié et la fermeture de plusieurs fabriques. Le même mois, 44 cas d?intoxication alimentaire ont été signalés aux douars Khedidia Bouguirat, Kheiredine, Ouled El-Khir et à la cité El-Houria, dans la ville de Mostaganem, alors qu?un mariage, dans le village de Aïn Fraja, à Tissemsilt, a failli tourner au drame : 19 personnes ont été conduites en urgence à l?hôpital pour une intoxication alimentaire. Un mois après, une cinquantaine de travailleurs de la cimenterie Hadjar- Soud à Skikda s?est retrouvée à l?hôpital après avoir consommé un gâteau à la crème. Ce même mois, 214 citoyens ont été admis aux urgences après la consommation d?un poisson- «la bonite»- dans une localité de l?Oranie. Octobre 2000, 88 élèves de l?école Cherif-Si-Saoud au douar Bouzguert, relevant de la commune d?Ouled Boughanem (Mostaganem) ont été intoxiqués à la suite de la consommation de flan à la vanille comme dessert. Décembre de la même année, 17 cas de paludisme ont été enregistrés dans la localité de Sokra, commune de Rouissat, dans la wilaya de Ouargla, alors que 300 cas de fièvre typhoïde ont été signalés à Sidi Khaled, dans la commune de Tiaret. Août 2002, c?est un autre scandale qui éclate dans la paisible localité de Nedroma, dans la wilaya de Tlemcen. 4 personnes sont décédées à la suite de la consommation de fromage avarié de marque Le Primtemps. 8 autres ont été admises à l?hôpital. Ce scandale a révélé que la fabrique n?a jamais été déclarée alors que ses produits se vendent au vu et au su de tout un chacun. Septembre 2002, 14 personnes de deux familles à Sidi Okacha, dans la wilaya de Aïn Defla, sont admises à l?hôpital à la suite de la consommation d??ufs avariés dans une fête.