Conformité n Le rapport en question a été remis à l'Onu en réponse à une recommandation du rapport de la commission d'enquête Goldstone. L'Autorité palestinienne a remis à l'ONU un rapport préliminaire sur la façon dont elle prévoit d'enquêter sur la guerre à Gaza de l'hiver dernier, en réponse aux accusations de crimes de guerre de la commission d'enquête du juge Richard Goldstone, a annoncé hier, vendredi, son représentant à l'ONU, Riyad Mansour. Celui-ci a indiqué à la presse qu'il venait de transmettre au secrétariat de l'ONU une lettre du Premier ministre Salam Fayyad et des documents, contenant notamment «un décret présidentiel créant une commission d'enquête» de cinq juges et experts juristes pour examiner les événements de Gaza. Les documents contiennent également «un rapport préliminaire de cette commission», a-t-il ajouté. «L'Autorité palestinienne a respecté le délai qui lui était imparti pour le faire», a-t-il souligné. Le représentant palestinien a insisté sur le fait que les documents remis à l'ONU constituaient la réponse du gouvernement officiel palestinien. Dans une résolution adoptée à une large majorité le 5 novembre 2009, l'Assemblée générale de l'ONU avait donné trois mois à Israël et aux Palestiniens pour ouvrir des enquêtes «crédibles» sur les allégations de crimes de guerre commis lors du conflit de Gaza contenues dans le rapport Goldstone. Aux termes de cette résolution, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est tenu de remettre un rapport à l'Assemblée d'ici au 5 février. L'ONU a également reçu hier, vendredi, la réponse officielle d'Israël aux accusations de la commission Goldstone. Dans ce justificatif de 46 pages, rendu public dans la soirée par le gouvernement israélien, l'Etat hébreu prône «l'indépendance et l'impartialité» de son système judiciaire et essaye d'effacer les barbaries commises par son armée durant l'agression. Mais jusqu'à présent, Israël n'a pas annoncé la création d'une commission d'enquête, chose réclamée haut et fort par l'ONU. A titre de rappel, l'agression israélienne sur la bande de Gaza avait fait 1 400 morts côté palestinien, selon des sources médicales locales, et 13 côté israélien. Une offensive où les forces de l'occupation ont utilisé des armes prohibées contre des civils palestiniens sans défense. Ce qui a laissé des spécialistes parler de «crime contre l'humanité auquel la cour pénale internationale doit répondre avec de lourdes sanctions contre son commanditaire», chose prévue également dans le rapport Goldstone, commissionné par l'ONU, qui recommande la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) si Israël et les Palestiniens n'annoncent pas leur intention de réaliser des enquêtes «crédibles» sur la conduite du conflit.