Initiative n La visite de Nabil Shaâth dans ce territoire palestinien sous étroite surveillance israélienne représente un pas géant vers une véritable réconciliation entre les différentes factions palestiniennes. Un haut responsable du Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, s'est rendu hier, mercredi, dans la bande de Gaza pour une visite, et ce depuis la prise de contrôle de ce territoire par le mouvement islamiste Hamas. Nabil Shaâth, membre du Comité central du Fatah, a rencontré Khalil Al-Hayya, un haut responsable du Hamas, au pouvoir depuis juin 2007 à la suite d'un coup de force contre les factions loyales à M. Abbas. M. Shaâth doit également rencontrer des membres des autres mouvements palestiniens présents dans la bande de Gaza. «Je veux voir les citoyens et leur situation à Gaza (...). Je suis en contact avec les frères au sein du Hamas et toutes les factions palestiniennes, et toutes sont au courant de ma visite. Je ne suis pas en mission secrète», a-t-il déclaré à des journalistes après avoir franchi le point de passage d'Erez, entre Israël et la bande de Gaza. «J'espère que cette visite créera un climat meilleur pour encourager nos frères du Hamas à signer le document égyptien de réconciliation interpalestinienne», a-t-il ajouté, sans préciser la durée de son séjour. Le Fatah a pour sa part accepté de signer cet accord de réconciliation. Le Hamas s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat, concernant notamment une éventuelle rencontre avec le conseiller du président Abbas. Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaâl, a affirmé dimanche à Damas que la réconciliation avec le Fatah était «à portée de main», appelant l'Egypte à accueillir une rencontre de dirigeants palestiniens pour sceller un accord. Le Caire a reporté à deux reprises la date prévue pour la signature de cet accord en raison des profondes divergences entre les parties. Cette visite d'un haut responsable de Fatah à la «ville martyre» de Gaza coïncide avec une déclaration de l'organisation Amnesty International faisant état d'une probable soumission du rapport d'enquête internationale sur les crimes de guerre commis durant les agressions militaires israéliennes dans ce territoire palestinien, dirigé par Richard Goldstone, à la cour pénal internationale (CPI). Dans une déclaration publiée mercredi à Gaza, le responsable du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'organisation, Malcolm Smart, a expliqué que cette décision avait été prise en raison du manque d'objectivité et de transparence dans les résultats de l'enquête menée par Israël, et qui ne correspondent pas aux normes internationales. M. Smart a ajouté que les autorités d'occupation israéliennes ont omis de citer dans leur enquête «les attaques contre les installations onusiennes et civiles ainsi que les agressions contre les ambulances et les équipes médicales, causant la mort de plusieurs personnes».