Hécatombe n 118 accidents sont enregistrés quotidiennement sur nos routes. Ils font chaque jour une moyenne de 12 décès et 178 blessés. «La sécurité routière est l'affaire de tous les secteurs et ne relève pas seulement du ministère des Transports» a déclaré, hier, lors d'une conférence de presse au centre de presse d'El Moudjahid, le directeur de la circulation et de la sécurité routière au ministère des Transports. «Malheureusement nous continuons à travailler séparément et non pas en synergie, ce qui ne fait pas avancer les choses en matière de réduction du nombre des accidents de la circulation», a regretté Tahar Messaoud Nacer. Tous les intervenants ont d'ailleurs mis en exergue la nécessité de conjuguer les efforts de tous les secteurs, notamment ceux de l'Habitat et de l'Urbanisme, des Travaux publics ainsi que de la Santé afin de réduire le nombre d'accidents qui ne cesse d'augmenter. L'union des assurances algériennes a relevé plus de 300 000 accidents par an à des degrés variables de gravité. Selon les intervenants, les accidents sont dus au fameux triptyque : le conducteur, le véhicule et l'environnement. «Le travail que nous menons afin de réduire ce fléau, devrait s'axer principalement sur l'homme car il est responsable à 90% des accidents de la route», a déclaré M. Messaoud Nacer. Selon lui, il faut intensifier les campagnes de sensibilisation, convaincre les conducteurs de réduire la vitesse et dispenser une formation de qualité aux futurs conducteurs, en plus, bien sûr, de sanctionner les contrevenants. Il a indiqué, par ailleurs, que beaucoup de véhicules ne répondant pas aux normes de sécurité, continuent de sillonner nos routes à cause des diagnostics de complaisance au niveau des stations de contrôle technique de véhicules. S'agissant de l'environnement, il a mis en exergue l'état lamentable de certains axes routiers ainsi que le manque flagrant de panneaux de signalisation. Hachemi Boutalbi, directeur du Centre national de prévention et sécurité routière estime, quant à lui, qu'il ne faut pas imputer tous les accidents au conducteur. Selon lui ce dernier a le droit à un minimum de moyens tels que la présence de panneaux de signalisation, l'éclairage et autres. Il a ajouté que les piétons sont également responsables d'un certain nombre d'accidents, tout en soulignant leur droit à un certain nombre de moyens notamment des trottoirs bien aménagés. Selon lui des efforts ont été faits, mais ils demeurent insuffisants. Azzouz Latrèche, représentant de la Gendarmerie nationale, a indiqué, quant à lui, l'importance de diversifier les moyens de transport. «Les déplacements des personnes et des marchandises se font dans leur quasi-totalité par voie routière ce qui, en plus de multiplier les accidents, crée beaucoup de bouchons. On devrait, par conséquent, développer l'utilisation d'autres moyens de transport.» Il a indiqué, par ailleurs, que le réseau routier national ne peut plus répondre aux besoins nationaux et contenir le nombre impressionnant de voitures qui dépasse les 5 millions de véhicules.