Eventualité n Des journaux Israéliens ont suggéré ce matin que l'assassinat à Dubaï d'un cadre du Hamas a bien été perpétré par le service secret israélien, le Mossad. «Une méthode du Mossad», titre le quotidien Haaretz, qui relève, tout en évitant de se prononcer sur l'appartenance du commando à tel ou tel service secret, que les «préparatifs minutieux rappellent les actions du Mossad dans le passé». «Font-ils partie du Mossad ?» s'interroge, sans y répondre, le quotidien à grand tirage, Yediot Aharonot. Le chef de la police de l'émirat, le général Dhahi Khalfan a dit «ne pas exclure une implication du Mossad ou d'autres parties dans l'assassinat», une thèse retenue également par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Par ailleurs, la police de Dubaï a annoncé, hier, lundi, avoir reconstitué dans les moindres détails les faits et gestes des membres du commando qui a assassiné en janvier un cadre du Hamas, sans avoir réussi à l'intercepter, tant l'opération a été menée avec rapidité et professionnalisme. Dans une conférence de presse, le général a indiqué que onze personnes avec des passeports européens, dont une femme, étaient impliquées dans l'assassinat le 20 janvier à Dubaï de Mahmoud Al-Mabhouh. Il a précisé que l'équipe était composée d'une personne avec un passeport français, d'une autre avec un passeport allemand, de trois munis de passeports irlandais, dont la femme, et de six détenteurs de passeports britanniques. «Nous n'avons aucun doute sur le fait qu'il s'agit de onze personnes détenant ces passeports et nous regrettons qu'elles aient utilisé des documents de voyage de pays amis», a-t-il déclaré, ajoutant que les noms figurant sur ces passeports ont été transmis à Interpol pour obtenir des mandats d'arrêt. Selon le général Khalfan, les membres du commando ont précédé de quelques heures l'arrivée de leur cible et ont réussi à quitter Dubaï dans les heures ayant suivi le meurtre. Toute l'opération n'a pris que 24 heures, a-t-il dit, en présentant à la presse les enregistrements des caméras de surveillance, installées partout à Dubaï, des arrivées et des départs du membre du commando ainsi que des séquences sur leur présence dans l'hôtel où a eu lieu l'assassinat. Selon le général Khalfan, aucune arme n'a été utilisée, aucune carte de crédit non plus et les membres du commando n'ont pas communiqué entre eux par le réseau local de téléphone. Le cadre du Hamas a été filé après son arrivée à Dubaï et le commando a réservé une chambre face à la sienne dans son hôtel. «Il a été étouffé après avoir peut-être reçu une décharge électrique», a dit le général Khalfan.