Résumé de la 158e partie n James Chaffin a établi un testament en faveur de son troisième fils, lui léguant à lui seul des biens. Il ne dit rien à ses autres fils et à sa femme. Douze années ont passé. James Chaffin a vieilli. Ses enfants, eux, ont grandi. Le patriarche s'est assagi et il est devenu très pieux. Il ne travaille plus comme avant, et il passe plusieurs heures à lire sa bible, un vieux livre que lui a légué son père. Un soir, en lisant un chapitre de la Bible, il est remué au point de regretter le testament qu'il a fait en 1905. Il prend de quoi écrire et établit un nouveau testament. «Après avoir lu le 27e chapitre de la Genèse, moi, James L. Chaffin, écrit mes dernières volontés et mon testament que voici. Je désire, après avoir eu des obsèques correctes, que ma petite propriété soit partagée entre mes quatre fils en parts égales, s'ils sont tous vivants à ce moment-là, et qu'en cas contraire mes biens personnels et ma propriété soient partagés également entre leurs enfants. Si votre mère est vivante, vous devez tous prendre soin d'elle. Voici donc mes dernières volontés et mon testament. Signé de ma main et scellé. James L. Chaffin, le 16 janvier 1919.» Après avoir rédigé ce deuxième testament, Chaffin le plie en quatre et le glisse dans la vieille Bible qu'il tient de son père, le révérend Nathan S. Chaffin. Il a replié des feuilles du livre, en poche, de façon que le testament ne tombe. Il va l'oublier et ne l'enregistrera donc pas chez un notaire, annulant ainsi le premier testament. Mais même s'il n'a pas été déposé auprès d'un notaire, le nouveau testament de Chaffin est reconnu valable en Caroline du Nord, qui considère tout acte manuscrit comme valable, s'il est reconnu authentique. Chaffin ne parle à personne de ce testament. Il ne le dépose pas, mais il va rédiger un mot «Lisez le 27e chapitre de la vieille bible de mon père» et il coud le papier à l'intérieur d'une poche d'un manteau qu'il a l'habitude de porter. Les années passent encore. Toujours pas un mot sur le nouveau testament. Peut-être que Chaffin a pensé le faire sur son lit de mort. Septembre 1921. Chaffin, appuyé sur sa canne marche difficilement. Il descend des marches quand, brusquement, il en rate une. Et il roule au bas de l'escalier. C'est sa femme qui le découvre, inanimé. Elle appelle ses fils et on le porte dans son lit. on appelle un médecin. «il n'y a plus rien à faire», dit celui-ci. Chaffin souffre atrocement. Il fait des efforts pour parler, mais il n'y parvient pas. Plus tard, on dira qu'il a voulu parler du testament. Ses enfants et sa femme sont à son chevet. — Que veux-tu dire ? demande sa femme. Il fait des gestes désespérés. Elle penche vers lui. — parle ! Mais il n'arrive pas. — tu veux peut-être écrire. On lui apporte de quoi écrire. Mais le crayon glisse entre ses doigts. On le laisse se reposer. Mais il ne reprendra pas connaissance. Il meurt le 7 septembre 1921. Après l'enterrement, le notaire sort le testament fait en 1905 et le lit devant la femme et les enfants du défunt. Comme stipulé, la ferme est léguée au troisième fils, la veuve et les autres fils sont déshérités. (à suivre...)