Le clou de girofle est produit par le giroflier – Sygygium armaticum – un arbre toujours vert, originaire des îles Moluques (Indonésie). Dans son Histoire naturelle, Pline l'Ancien évoque une épice qu'il croit originaire de l'Inde, le caryophyllum et qui ressemble au poivre noir mais qui est plus allongé et plus cassant. On a cru qu'il s'agissait du clou de girofle, mais il n'est pas certains que les Romains ou les Grecs aient connu cette épice. le médecin romain Alexandre Trallianus l'aurait citée, mais la référence sûre, à l'épice, se trouve chez Paul d'Egine, un médecin grec du VIIe siècle. Les Mésopotamiens, eux, semblent avoir utilisé le clou de girofle, il y a plusieurs millénaires : on a retrouvé, en effet, sur un site de Terqa, en Syrie, un clou de girofle sur des restes de ce qui semble avoir été une cuisine. Des restes que l'ont fait remonter à 1700 avant J.-C. Le clou de girofle est connu depuis longtemps en Chine où on lui donne le nom poétique de Ki shê hiang «épice langue d'oiseau». Des documents chinois datant du IIIe siècle avant J.-C., mentionnent l'obligation faite aux fonctionnaires de la cour de se parfumer l'haleine au clou de girofle quand ils s'adressent à l'empereur. On confectionnait aussi une sorte de boule de senteur en piquant une orange de clous de girofle qu'on portait à la main partout où on allait. On a pris aussi l'habitude de le mâcher pour se purifier l'haleine et garder une bouche saine. Les Indiens connaissaient également le clou de girofle et le mentionnent dans l'épopée du Ramavana qui daterait du IIe siècle avant J.-C.