Danger n Le village d'Iknache n'est pas le seul à connaître ce problème de glissement de terrain. C'est toute la région côtière de Tigzirt et une partie d'Iflissen qui est concernée par ce mouvement du sol. Concernant la localité de Tigzirt, ou 7 sondages ont été réalisés par un bureau d'études algéro-français engagé par la wilaya, il a été conclu dans un premier temps que la zone urbaine n'était pas concernée par le problème de glissement et que celui-ci touche plutôt la partie qui s'étend de la RN24 jusqu'à la mer. Selon les experts, le front est en train d'avancer vers la mer et il faudra prendre en considération le phénomène d'érosion maritime. Toutefois, les experts français ont souligné que des investigations seront poursuivies, et qu'un dispositif de surveillance et d'alerte s'impose pour surveiller la région de Tigzirt. Une surveillance qui se fait par satellite. Dans un premier état des lieux, effectué au niveau du site des bungalows, il a été relevé que des fondations sont mises à nu par le glissement, des conduites d'assainissement éclatées et des bâtiments déstabilisés. Et il y a même un poteau électrique qui a été entraîné et ne tient plus qu'à un câble tendu à l'extrême. Les habitants et les autorités locales de Tigzirt ne partagent pas l'avis des experts. En effet, ces derniers soulignent que le centre urbain est très touché par le glissement. L'instabilité du sol est même visible à l'œil nu. La chaussée est craquelée à plusieurs endroits. Par ailleurs, à la périphérie de la ville en allant vers Iflissen, le propriétaire d'un magasin situé sur une pente nous informe que la rue sur laquelle se trouve sa boutique était au même niveau que la rue qui se trouve en contrebas. Au fil des années, son magasin s'est retrouvé sur une pente car la route ne cesse de «descendre». Le propriétaire s'inquiète pour le devenir de son commerce. Plusieurs habitations présentent même des fissures, nous informe-t-il. Un peu plus loin, il nous montre une petite villa qui fait face à la mer. En la regardant de face, il est difficile de constater que la bâtisse est entraînée par le glissement de terrain. Mais en la regardant sous un autre angle, on s'aperçoit qu'elle présente une inclinaison apparente. On nous informe que les propriétaires ont dû abandonner la maison. Aujourd'hui, celle-ci est occupée par un ouvrier qui l'habite seul. «Je me demande comment on peut vivre et dormir dans une maison inclinée», s'interroge notre interlocuteur. Celui-ci nous montre un autre endroit au niveau de la ville. Il s'agit d'un terrain vague envahi par les herbes qui pour un étranger n'a rien d'extraordinaire. Mais ce site avait abrité dans les années 1980 un superbe souk el-fellah réalisé en pierre taillée. De cette infrastructure emportée par un glissement de terrain, il ne reste plus rien aujourd'hui.