Mesure n Deux nouvelles procédures ont été promulguées dans le cadre de l'application du décret 06/ 01, comportant l'exécution de la charte de la paix et la réconciliation nationale. Il s'agit, tout d'abord, de la décision prise en faveur des travailleurs qui ont perdu leur poste de travail durant la décennie noire suite aux événements douloureux qui ont secoué le pays. «On a recensé 3 455 travailleurs qui ont été remerciés par leurs employeurs pour des considérations liées à la tragédie nationale», a déclaré, hier, Maître Merouane Azzi, membre de la commission chargée du dossier de la réconciliation nationale, lors de son passage au Forum d'El Moudjahid. «Les années durant lesquelles ces travailleurs ont été absents de leur poste de travail seront comptabilisées dans le calcul de la retraite», a-t-il affirmé, indiquant que cette mesure a été décrétée par le ministère du Travail et la Sécurité sociale. Selon lui, une partie de ces travailleurs a été réintégrée à ses postes d'origine. Quant à la deuxième nouvelle procédure annoncée par Me Azzi, elle concerne le dossier des indemnisations des familles des disparus, y compris celles dont des membres ont rejoint des groupes terroristes. «A ce propos, on a décidé, affirme Me Azzi, de la prolongation des délais de traitement des dossiers afin de permettre à l'ensemble de ces familles de bénéficier du droit d'indemnisation en se rapprochant des services de la justice pour déposer leurs requêtes». «Avant, les familles des disparus, possédant un PV de disparition ou une attestation de décès de l'un de leurs membres voyaient leurs dossiers refusés par la justice pour expiration des délais, mais maintenant grâce à cette nouvelle procédure qui a permis la prolongation des délais d'indemnisations, ces familles peuvent déposer leurs requêtes et accéder à ce droit garanti par la loi de la réconciliation nationale», assure-t-il en précisant que les dossiers, toujours en attente, avoisinent la centaine. «On en dénombre 40 à Alger, 20 à Bouira, 18 à Tizi Ouzou, 7 à El-Oued, 6 à M'sila et 5 à Batna», précise-t-il en rappelant que 30 000 dossiers ont été traités à ce jour au niveau des différentes commissions de wilaya. «On a satisfait plus de 90% des affaires liées à ce dossier», estime-t-il. S'agissant, par ailleurs, du thème de la table ronde dudit forum, consacré à «la réforme judiciaire et ses implications dans l'expression et la promotion des droits individuels et collectifs», les intervenants ont souligné la nécessité de prendre en considération les conditions de vie en Algérie par rapport à l'application des lois. Me Benabdalah, avocat au barreau d'Oran et spécialiste du droit humanitaire, a ainsi plaidé pour l'indépendance et la crédibilité du système judiciaire pour que les décisions prises par les magistrats soient crédibles.