Sidi Ammar Leghrib est fier de son fils qui commence à le concurrencer sérieusement, en réalisant des prodiges. Un jour, le père prend une courge de son jardin, l'épluche et la coupe et la donne pour préparer le souper. Au moment du repas, on apporte la marmite. C'est alors qu'on découvre la courge, intacte. Sidi Ammar Leghrib regarde Sidi M'hammed. Il a tout de suite compris qu'il est l'auteur de ce prodige. Or, dans la tradition hagiographique algérienne, il ne peut y avoir, dans la même région, deux saints, même s'ils sont apparentés, même si, dans le cas de Sidi Ammar Leghrib et de Sidi M'hammed, ils sont père et fils. En effet, il y a toujours risque de rivalités entre les saints, donc des frictions possibles. Sidi Ammar Leghrib dit à son fils : «Il n'y a plus de place pour nous deux, ici.» Sidi M'hammed répond : «Que dois-je faire ?» Son père lui répond : «Prends cette pierre et va dans le désert : jette-là, là où elle tombera, tu t'installeras !» Sidi M'hammed réunit des affaires dans un baluchon puis part dans le désert et fait comme son père le lui a ordonné. La pierre serait tombée à Igosten… Mais d'après la tradition, c'est le fils aîné de Sidi Ammar Leghrib qui s'est installé à Igosten, où il a eu plusieurs descendants, quant à Sidi M'hammed, il serait parti à La Mecque où il est mort.