Issue n Le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) ont formellement signé, hier, mardi, à Doha, un accord portant sur une trêve et le cadre de futures négociations directes. Aux termes de l'accord, la trêve au Darfour est entrée en vigueur, hier, à minuit (21h00 GMT). Le chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) l'a déjà annoncé, hier, à l'issue de la rencontre. «Le cessez-le-feu entre en vigueur aujourd'hui à minuit», a-t-il dit à l'issue de la cérémonie officielle à Doha, où le document a été signé par le négociateur en chef du gouvernement soudanais, le ministre de la Culture, Amin Hassan Omar, et celui du JEM, Ahmed Tugud Lissan. Outre M. Ibrahim et le Président soudanais, Omar El-Béchir, l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, et les présidents tchadien, Idriss Deby Itno, et érythréen, Issaias Afeworki, étaient présents à cette cérémonie, retardée de près de deux heures pour des discussions de dernière minute. Toutefois, le chef du JEM a appelé les autres à adhérer à ce projet de paix. «J'en appelle à mes frères dans les autres mouvements à un partenariat global au service de notre patrie et je leur demande que nous nous unissions et que nous nous engagions ensemble et en même temps dans la paix», a-t-il dit. «L'accord est un pas important pour mettre fin à la guerre et au conflit au Darfour», a déclaré, de son côté, M. Béchir qui, selon les observateurs, souhaite un accord de paix avec le JEM avant les élections générales du 11 avril, ou du moins un processus de paix qui soit sur les rails. Pour sa part, l'émir du Qatar a promis la création d'une banque dotée d'un milliard de dollars pour la reconstruction du Darfour. L'accord-cadre porte sur un partage du pouvoir et prévoit la participation du JEM, qui doit se «constituer en parti politique, à tous les niveaux du pouvoir (exécutif, législatif...) selon des modalités à convenir ultérieurement entre les deux parties», selon les termes du texte. Il prévoit aussi d'intégrer les combattants rebelles dans l'armée et la police, la libération des prisonniers de guerre et l'amnistie pour les membres civils et militaires du JEM. L'accord parle de dédommagement pour les déplacés ainsi que du développement du Darfour, longtemps négligé, et de l'examen du partage des ressources. Par ailleurs, l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, a annoncé, hier, mardi, la création d'une banque dotée d'un milliard d'USD pour la reconstruction du Darfour. «Nous œuvrons pour la création d'une banque de développement au Darfour dotée d'un capital d'un milliard de dollars ouvert aux pays et aux organisations qui veulent y participer», a-t-il déclaré en marge de la cérémonie.