Accusation n Des témoignages poignants sur la répression des citoyens sahraouis dans les territoires occupés par le régime marocain ont été rapportés hier, mercredi, à Alger, par une délégation sahraouie. «Après avoir été interrogée et violemment torturée, on m'a déshabillée et photographiée en me menaçant de publier les photos sur Internet», a confié Mme Yezana Amidane. Cette activiste des droits de l'homme et membre du forum de la femme sahraouie pour l'indépendance, accompagnée de 10 autres militants sahraouis, a participé à une conférence intitulée «Résistance populaire au Sahara occidental» où ils ont dévoilé les exactions de l'occupant. Ainsi, durant cette conférence organisée par le Centre d'études stratégiques du quotidien Echaâb, les militants sahraouis ont mis en avant les différentes formes de la résistance sahraouie qui ont été marquées, selon les propos du militant Naâma Asfari, «par une série d'interpellations de quelque 500 citoyens Sahraouis entre disparus et prisonniers». Les témoignages ont dévoilé la répression et la torture dont elle a fait l'objet pour avoir exprimé ses avis «pacifiquement». Pour sa part, le secrétaire général de l'Association sahraouie des violations pratiquées par le Maroc, Ibrahim Essebbar, a relaté ses péripéties pendant une dizaine d'années (1981-1991). Il a indiqué avoir été «torturé et maltraité, notamment au fort Maghouna où étaient détenus près de 270 prisonniers sahraouis», rappelant le décès de 43 d'entre eux. Pendant la période allant de 2006 à 2008, M. Essebbar a fait l'objet de «procès factices» pour agression contre des employés de maintien de l'ordre, pose d'explosifs sur la voie publique, incitation à la violence et appartenance à une association non autorisée. De son côté, le militant Ibrahim Ismaïli, président de la Commission de préservation de la mémoire a évoqué les conditions de son incarcération en 1985 dans des caches secrètes, dont la caserne d'El-Bir et la caserne d'intervention rapide dans la ville d'El-Ayoun occupée, qui renferment «des instruments de torture psychologique et corporelle des plus atroces». La délégation sahraouie n'a pas manqué, durant cette rencontre, d'adresser un message «clair» au régime marocain dans lequel elle souligne l'attachement des Sahraouis à leur patrie et à l'indépendance de leur pays. Par ailleurs, l'attitude de l'Europe face à la question sahraouie ne cesse de soulever un tollé même du côté marocain. Hier, plusieurs associations et partis politiques, dont le parti d'opposition marocain En-Nahdj Edimoqrati (La voie démocratique), ont dénoncé la tenue d'un séminaire international consacré aux relations entre l'UE et le Maroc, prévu pour aujourd'hui et demain à Séville (sud de l'Espagne), le qualifiant de «nouvelle tentative de montrer une image fictive de la réalité au Maroc et au Sahara occidental occupé».