Impact Si la coalition se dit satisfaite de cette échéance décidée par Kofi Annan pour des raisons «techniques», c?est la majorité chiite qui se voit contrariée dans ses prévisions. Des mois de travail sont nécessaires pour organiser des élections «crédibles» en Irak, a affirmé le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité, Kofi Annan a souligné que des problèmes techniques et légaux sur place devaient d'abord être réglés et cela prendra au moins huit mois avant que le pays ne soit capable d'organiser des élections, laissant entendre qu'elles ne pourront avoir lieu avant 2005. M. Annan, qui avait dépêché début février une mission en Irak dirigée par son conseiller, l'Algérien Lakhdar Brahimi, pour examiner la faisabilité d'une consultation générale réclamée par les chiites, a estimé qu'«il serait extrêmement difficile et peut-être même dangereux» de tenter d'organiser un tel scrutin d'ici à la fin juin et que le plan des Américains, consistant à organiser des caucus, n'était pas «une option viable». Il a également souligné que la sécurité en Irak devra être «considérablement améliorée d'une manière qui garantira l'honnêteté des opérations électorales et la crédibilité du processus». Pour M. Annan, appelé à la rescousse par les Etats-Unis pour étudier la situation sur place et la faisabilité de telles élections avant la date de transfert du pouvoir à une autorité irakienne le 30 juin, les Irakiens doivent d'abord trouver des solutions à des questions en suspens : qui sera autorisé à voter, comment les votes seront comptabilisés et comment traduire ces votes par des sièges au gouvernement ? «Si le travail (d'organisation) devait commencer immédiatement et le consensus politique être vite atteint, cela serait possible de tenir des élections d'ici à la fin 2004», a ajouté M. Annan, affirmant que la période de huit mois sera un minimum pour qu'un cadre institutionnel et légal soit mis en place et pour trouver les moyens et l'argent nécessaires afin d'organiser des élections. «En Irak, aucune de ces conditions n'existe pour le moment et il y a un profond désaccord sur ces aspects fondamentaux», a-t-il dit. Dans une première réaction, l'administrateur américain en Irak, Paul Bremer, a qualifié le document de l'ONU de «contribution constructive pour nos objectifs communs qui sont le transfert au peuple irakien d'un Irak souverain et démocratique».