Tournure n Le conflit qui oppose depuis quelques mois les syndicats de l'éducation au ministère a pris, hier, mercredi, un nouvelle dimension avec la menace brandie par le département de Benbouzid de sanctionner sévèrement les grévistes. Dans un communiqué adressé à l'Agence presse service (APS), le ministère de l'Education n'y est pas allé par trente-six chemins pour sommer les enseignants de cesser leur mouvement de grève et reprendre le travail dès dimanche au risque d'être radiés des effectifs de la Fonction publique. Rappelant que la justice a ordonné lundi dernier «l'arrêt immédiat de la grève et la reprise des cours» après avoir été saisie «dans le but de sauvegarder l'intérêt bien compris des élèves et celui de prévenir toute dérive et à l'issue de moult appels à la raison», le département de Boubekeur Benbouzid a dit avoir instruit l'ensemble des chefs d'établissements de lancer, «dès dimanche prochain», la mise en œuvre des procédures réglementaires en vigueur en matière de relation de travail. Et de préciser que ces procédures se traduiront par «le retrait automatique sur le salaire et sur la prime de rendement de toutes les journées non travaillées», «la constatation de l'abandon de poste pour toute absence enregistrée dès dimanche prochain, délais de rigueur» et «la mise en œuvre de la radiation des effectifs de la Fonction publique, conformément à la réglementation en vigueur». Mieux encore, les directeurs de l'éducation de wilaya ont été instruits de «prospecter parmi les demandes d'emploi en leur possession, en vue de suppléer aux postes vacants, et ce, de concert avec les services de la Fonction publique, instruits, pour leur part, par le gouvernement». Le ministère de l'Education a pris le soin de noter dans son communiqué que ces mesures, «conséquentes à la décision de justice, ont été prises à la suite de la réunion du gouvernement tenue le mardi 2 mars 2010», non sans rappeler que tous les corps spécifiques du secteur «ont bénéficié d'augmentations salariales nettes, substantielles, allant de 29 à 32%». En validant ces augmentations à travers la signature d'un décret exécutif par le Premier ministre le 24 février dernier, les pouvoirs publics «viennent de clore ce dossier», a conclu le ministère. De leur côté, les responsables des syndicats de l'éducation à l'origine du mouvement de grève qui paralyse le secteur depuis un moment ont affirmé hier que rien ne leur a été notifié jusque-là par la justice.