Notre ambassadeur en France a démenti, hier, les informations rapportées par les médias français sur le report par Alger d'une visite que devait effectuer Bouteflika à Paris. Ce report n'avait de toute façon pas lieu d'être, puisque aucune date n'avait été fixée pour une telle visite. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner devait effectuer une visite en Algérie le 18 janvier dernier, sur invitation de son homologue, Mourad Medelci. «C'est le ministre français qui a demandé son report», et ce, contrairement à ce qui a été rapporté par les médias français, a souligné notre ambassadeur en France. Ce dernier a également apporté des précisions sur la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika en France. «Il n'y a jamais eu de report de cette visite puisqu'aucune date n'a été fixée», a-t-il affirmé. Dans ce contexte, il a rappelé que c'est le président français qui a invité Bouteflika pour effectuer une visite d'Etat en France. «L'invitation a été acceptée et sa date doit être fixée d'un commun accord», a-t-il indiqué, estimant que «l'importance politique et diplomatique de cette visite implique un climat nouveau et favorable pour lui assurer tout le succès attendu». La récente visite en Algérie du secrétaire général de l'Elysée, Paul Guéant et du conseiller diplomate Jean-David Levitte, reçus par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, accompagné du chef de la diplomatie, Mourad Medelci, a été également évoquée lors de cette conférence de presse. L'ambassadeur a rappelé que cette visite «a été préparée» et a permis au Premier ministre Ahmed Ouyahia de faire un état des lieux sans complaisance sur les relations bilatérales et à la délégation française de mieux identifier les questions pendantes et la dimension des attentes algériennes. Missoum Sbih a, en outre, insisté sur «la dimension humaine» des relations entre les deux pays, indiquant qu'elles «doivent être un facteur d'équilibre dans nos relations avec la France». Dans ce sens, il a précisé qu'un groupe de travail se penche actuellement sur les modifications à apporter aux accords de 1968. «L'Algérie ne s'inscrit pas dans la problématique des flux migratoires. L'importance de la communauté algérienne en France et la densité de ses rapports avec ce pays font que la revalorisation de ces accords est nécessaire pour leur donner un contenu substantiel qui reflétera l'importance de cette dimension humaine et préservera les intérêts de notre communauté», a souligné Sbih. Il a souligné, par ailleurs, la détermination des pouvoirs publics à obtenir le retrait de l'Algérie de la liste des pays dits à risque induisant un renforcement du contrôle des passagers au niveau des aéroports. «L'inscription de l'Algérie sur cette liste est une mesure discriminatoire. Nous ne comprenons pas comment on a singularisé l'Algérie alors que les autorités françaises se sont félicitées de la qualité de la coopération bilatérale en matière de sécurité et de lutte antiterroriste», a indiqué M. Sbih Après le récent entretien qu'il a eu avec le secrétaire général du Quai d'Orsay à ce sujet, il a indiqué que «la partie française a pris la mesure de la détermination de l'Algérie à obtenir son retrait de cette liste».