Rendu public à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le rapport basé sur une enquête menée par la Freedom House, un institut américain de défense des libertés, fait ressortir que malgré les nets progrès réalisés par quelques pays arabes, dont l'Algérie, en matière des droits fondamentaux des femmes, le monde arabe reste néanmoins la région la plus répressive envers cette catégorie de la société. Selon une étude réalisée par la Freedom House, un institut américain de défense des libertés autrefois présidé par Eleanor Roosevelt, l'épouse du Président Franklin D. Roosevelt, l'Algérie fait partie des pays arabes à avoir enregistré des progrès ces dernières années en matière des droits des femmes. Selon le rapport, qui a nécessité le travail de 40 collaborateurs dans 18 pays pour recueillir des centaines d'entretiens examinant 44 indicateurs de l'évolution du droit des femmes (scolarisation, travail, lois, justice...), l'Algérie fait partie des trois pays arabes ou ces progrès sont qualifiés de «nets», à côté du Koweït et de la Jordanie. En Irak, au Yémen et dans les territoires palestiniens, en revanche, ces mêmes droits ont connu un net recul. Et ce sont les Tunisiennes qui bénéficient du plus grand degré de liberté dans le monde arabe, suivies des Marocaines, des Algériennes et des Libanaises. Le Yémen et l'Arabie saoudite sont lanternes rouges, selon l'étude. Au Koweït les femmes ont gagné les mêmes droits politiques que les hommes et quatre femmes ont été élues au Parlement en 2009, pour la première fois dans l'histoire du pays. Autre «nette progression» enregistrée en Algérie, celle relative à l'accès des femmes au travail (+6 points), ce qui porte le pourcentage des Algériennes travailleuses à 38%. La Libye aussi enregistre une avancée dans ce domaine (+4) faisant atteindre le pourcentage à 27%. Le Qatar fait encore mieux avec 42% de femmes travailleuses en 2007 contre 36% en 2000. Le rapport relève en outre qu'en Algérie, «une réforme de 2005 a amélioré l'autonomie de la femme au sein de la famille et a levé l'obligation pour celle-ci d'obéir à son mari». Il est cependant relevé que d'une manière générale, le monde arabe est la région qui reste «la plus répressive du monde en ce qui concerne les droits des femmes» et ce, malgré quelques progrès. Pour l'accès à l'emploi par exemple, seulement 28% des femmes travaillent ou sont «économiquement actives» dans la région, taux le plus bas du monde. En outre, «La violence au foyer contre les femmes est un problème important dans la région, même s'il est partagé dans le monde entier». Mais «ce qui singularise la région, c'est le manque de lois pour protéger les femmes d'un mari violent». En effet, la Jordanie et la Tunisie sont les deux seuls pays qui criminalisent la violence au foyer. Par ailleurs, les «crimes d'honneur"», chiffrés par l'ONU à 5 000 par an dans le monde, sont en hausse dans les territoires palestiniens et en Irak. En Jordanie, premier pays à le faire après la Tunisie, un tribunal a été créé pour juger ces meurtres de femmes commis par des parents au nom de la défense de l'honneur de la famille. En Irak, la situation des femmes est tout simplement catastrophique. «L'Etat de non-droit y est tel actuellement que les gens se croient autorisés à faire des choses qu'ils n'auraient pas faites avant», constate l'étude.