Hommage n La femme rurale a eu, à Gouraya (Tipasa), sa grande part des festivités du centenaire du 8 mars. Une belle fête lui a été dédiée au niveau du Centre de formation professionnelle de la daïra de Gouraya. Malgré le froid et le mauvais temps, des centaines de femmes y ont participé après avoir, pour beaucoup d'entre elles, traversé les accès et chemins de montagnes et les localités les plus éloignées. Certaines ont exposé tout leur savoir-faire artisanal et traditionnel à base de produits du terroir. D'autres sont venues des grandes villes permettant une certaine synergie entre le traditionnel et le moderne et surtout l'échange. Ainsi donc, elles ont pu trouver des espaces de discussions libres et de divertissements durant cette journée que la daïra leur a offerte en collaboration avec l'Unfa de la wilaya. Ce fut aussi l'occasion d'inaugurer le nouveau lycée de Gouraya au nom de la martyre Saliha-Ould-Kablia dite Zoubida, par le wali de la wilaya M. Ouchen. Ce dernier s'est, dans son intervention, félicité de constater que «les localités les plus reculées commencent de plus en plus à s'ouvrir tout en préservant leurs traditions notamment celles de l'ouest de la wilaya qui souffraient, mais qui, maintenant, connaissent un important désenclavement». La présidente de l'association Ikram pour la promotion de la femme rurale, Ouzia Regig, a exprimé sa satisfaction quant aux incitations dont bénéficie la femme rurale tels les microcrédits accordés par le dispositif de l'Angem dans le cadre du développement rural et l'aide de l'Etat ainsi que des projets Meda II. «Nous allons bientôt travailler en collaboration avec les services des forêts de la wilaya dans le cadre du renouveau rural. Beaucoup de femmes rurales pourront ainsi bénéficier de projets à l'image de l'apiculture et l'élevage tout en axant leur formation dans ces domaines», nous a-t-il déclaré. Le conservateur des forêts de la wilaya a incité les femmes rurales à choisir des projets porteurs tout en leur exprimant sa totale disponibilité à les aider et les orienter et, «pourquoi pas, se lancer dans l'exploitation des plantes locales dont chacune a ses propres bienfaits ? Il faudrait concrètement exploiter les produits du terroir», leur a-t-il expliqué lors de sa tournée à travers les expositions de leurs différents produits. En présence de la représentante de la SG de l'Unfa, Mme Mouassa, la poète syrienne Ferial Hakeli, les femmes apprenantes des classes d'alphabétisme, un certain nombre de femmes ont été honorées dont la jeune chanteuse Amel Ibdouzène qui a représenté la wilaya à «Alhan wa chabab», 4 femmes élues (APW/APC), des veuves de martyrs et filles de moudjahidine et des présidentes d'associations. La journée a été rehaussée par l'ambiance créée par les majorettes de la maison de jeunes de Gouraya, les scouts musulmans et la troupe de Ahmeur El-Aïn. n Les femmes des hautes montagnes de la commune de Aghbal ont, à leur façon, fait leur plaidoyer. «Bien que leur situation s'améliore de plus en plus, elles ont encore besoin de beaucoup de moyens», nous a expliqué M. Ressam, le représentant de la Maison de jeunes de la ville. «Je suis du douar Hadadoua. Je trouve des difficultés dans l'apprentissage de la coiffure où l'on manque de beaucoup de matériel. Un séchoir et un peigne ne sont pas suffisants et c'est tout ce dont dispose la Maison de jeunes de Aghbal. Nous voulons apprendre plus et évoluer», nous a dit la jeune Sadika, stagiaire en coiffure. Zahra une stagiaire en couture, confirme le grand manque de moyens et de machines : «Nous ne pouvons pas nous permettre d'acheter du matériel pour apprendre un métier correctement.»