La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi a exprimé, hier, mercredi, à Alger, son «émotion» et relevé la «générosité professionnelle» du cinéaste sénégalais, Mahama Johnson Traoré, décédé lundi dernier à l'âge de 68 ans. Mme Toumi qui s'incline devant la disparition subite de ce cinéaste, déclare dans un message transmis à la famille et aux proches du défunt, «apprécier les grandes qualités humaines et la générosité professionnelle» de Traoré qui avait marqué de sa présence les deux éditions du Festival panafricain d'Alger en 1969 et en 2009. Membre du jury d'aide à la coproduction cinématographique interafricain durant le Panaf-2009, il a également été promoteur et animateur actif du colloque sur «l'état des lieux et les perspectives du cinéma africain», tenu durant cette même manifestation. Très proche de la cinémathèque algérienne, fondateur du Festival panafricain de Ouagadougou (Fespaco) et proche de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci), Traoré était un intellectuel et un cinéaste porté sur les questions d'émancipation sociale et de libération des peuples africains, lesquels ont inspiré l'ensemble de ses travaux cinématographiques. Compte tenu de l'engagement de ce cinéaste et de tout ce qu'il a apporté au cinéma africain, le ministère de la Culture a décidé, dans l'élan du Panaf-2009, d'apporter une contribution exceptionnelle au développement de l'œuvre de Traoré, consacré à la renaissance de l'Afrique, ajoute la même source. Il s'agit du film de fiction N'der ou les flammes de l'honneur qui traite de l'épopée des femmes de N'der (village sénégalais) ayant préféré le sacrifice suprême à l'indignité.