La plasticienne Fatma Rahal-Zerhouni, qui expose depuis, hier, mercredi, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger), a opté pour la laine comme matière pour réaliser une série de tableaux proches de la peinture. «Après avoir touché à toutes les techniques, j'ai décidé de réaliser ces dernières années des tableaux à base de laine, de la même manière que n'importe quelle autre œuvre artistique», a indiqué la plasticienne pour qui la laine a remplacé la peinture et la toile de jute qui, une fois bien traitée, fait office de toile. «C'est grâce aux élèves et lors d'une séance de travaux manuels que j'ai découvert la laine et les possibilités qu'elle offrait sur le plan artistique», a confié cette ancienne enseignante qui a réalisé avec ce matériau une collection de quinze tableaux exposés jusqu'au 21 mars. Variée aussi bien du point de vue technique que thématique, la collection présentée comprend beaucoup d'œuvres inspirées du patrimoine à l'instar de celles intitulées Gazelles rupestres, Oiseaux mosaïques, ou Ancêtres et Symphonies de signes, dans lesquels elle reprend les signes et symboles ancestraux auxquels elle donne un cachet contemporain tout en leur gardant leur authenticité. «Avant d'entreprendre un tableau, je dessine sur un bout de carton les sujets qui m'inspirent et qui sont en général toujours en rapport avec le patrimoine», a expliqué l'artiste qui utilise une palette riche et variée comprenant surtout des couleurs gaies qu'elle réussit à mettre en harmonie avec des tons foncés et même parfois opposés comme le vert et le marron. «Je veux faire de la laine un matériau artistique au même titre que la peinture», a conclu Mme Fatma Rahal-Zerhouni, une artiste polyvalente qui a déjà réalisé des œuvres d'art sur toile, sur papier, sur cuivre repoussé ainsi que des gravures sur verre. La plasticienne qui a conçu des peintures sur laine aussi bien de style figuratif qu'abstrait, compte à son actif de nombreuses expositions personnelles et collectives et édité un ouvrage, en collaboration avec l'Unicef et la Forem, regroupant les peintures et dessins réalisés par les enfants victimes du tremblement de terre de mai 2003.