La justice française a condamné un gérant de société qui a refusé d'embaucher un conducteur de travaux camerounais au motif que ses salariés ne souhaitaient pas être dirigés par un noir ou un arabe. L'entrepreneur a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Versailles, près de Paris, à verser 8 000 euros d'amende et 3 000 euros de dommages-intérêts pour discrimination à l'embauche en raison de l'origine. En recevant en décembre 2006 le conducteur des travaux dont il avait eu le CV anonyme transmis par une agence d'intérim, il lui avait clairement expliqué qu'il ne pouvait pas l'engager en raison de ses origines. «Je ne peux pas vous prendre car vous êtes noir et mes ouvriers qui sont d'origine portugaise ne veulent pas être dirigés soit par un noir soit par un arabe», lui avait-il dit selon une enquête de la Haute autorité de lutte contre les discriminations Halde). L'entrepreneur a reconnu devant la Halde et la police qu'il n'aurait même pas reçu le candidat s'il avait su qu'il était camerounais avant de le convoquer pour l'entretien d'embauche. La discrimination raciale revient de plus belle ces derniers jours en France. Hier, Gérard Longuet, sénateur proche de Nicolas Sarkozy, a dit préférer voir nommer quelqu'un du «corps français traditionnel» plutôt qu'une personnalité d'origine algérienne à la tête de l'organisme public luttant contre les discriminations.