La grève de la faim tournante entamée, hier, par les travailleurs de la base de la Sotramo à Béthioua, fait tache d'huile au niveau des 4 000 travailleurs de cette entreprise qui ont menacé d'adhérer massivement au mouvement initié par les cadres et les employés de cette entreprise spécialisée dans les travaux maritimes. Auparavant, des journées de protestation se sont tenues au niveau du siège social à Oran, où les travailleurs réclamaient une “reconsidération de la justice” pour lever le blocage qui frappe les comptes bancaires de l'entreprise. Les travailleurs contestataires ont également tenu à dénoncer le jugement rendu par le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) dans une affaire opposant la société des travaux maritimes d'Oran à un entrepreneur algérois concernant une transaction commerciale datant de 1991. Cette affaire devait rebondir une seconde fois devant les tribunaux de Mostaganem et d'Oran qui condamnèrent la Sotramo à verser 17 milliards de centimes à l'entrepreneur. Les travailleurs de la Sotramo, qui refusent ce jugement interpellent les plus hautes instances du pays pour un “réexamen des décisions de justice et lever le blocage sur l'argent des salariés”. En décidant de recourir à la grève de la faim, les travailleurs ont pacifiquement pris les devants pour dénoncer les répercussions d'une situation qui perdure et qui se révèle être, aux dires même des travailleurs, une crise profonde dans la gestion d'“un dossier vieux de treize années”. Les grévistes de la faim, déterminés à aller jusqu'au bout de leur décision, ont averti d'étendre leur action aux travailleurs de la Sotramo de Mostaganem et d'Oran pour faire aboutir leur démarche. Voilà, en tout cas, ce qui apparaît pour les travailleurs grévistes de la faim comme “un déni de justice” pour motiver l'étendue de leur mouvement. B. G.