Grief n Hakim Salhi déplore que le travail de l'artiste algérien soit parasité et que ses œuvres soient piratées. Hakim Salhi, artiste musicalement et scéniquement très connu dans le paysage artistique algérien, prépare, en ce moment, un nouvel album dont la sortie est prévue prochainement. L'un des titres phares que contiendra son nouveau répertoire est ‘Harragas'. «J'ai voulu parler de ce problème qui est un phénomène social dramatique, parce qu'il nous concerne tous, sans exception.Cette chanson sera interprétée par neuf artistes, et elle fera l'objet d'un clip qui sera produit par l'Entv et sera diffusé prochainement à la télévision». De même que les autres artistes algériens, Hakim Salhi fait face aux différentes problématiques, telle la question des droits d'auteur, une question étroitement liée à celle du piratage. Ainsi, il déplore que le travail de l'artiste algérien soit parasité et que ses œuvres soient piratées, comme il fera remarquer que l'absence de moyens fait que les instances concernées, à l'instar de l'Office national des droits d'auteur, encourage, à coup sûr, le marché de la contrefaçon. «Cela favorisera l'émergence et l'essor d'un marché parallèle et informel et nuira en conséquence à la création, d'où l'urgence de mettre à la disposition de l'Office national des droits d'auteur plus de moyens pour lui faciliter son travail, celui de la lutte contre le piratage.» Plus de moyens veut dire plus de possibilités pour agir, mais agir seul ne suffit pas. C'est pour cette raison que le concours d'autres partenaires, tels que la police ou la gendarmerie, est indispensable. «L'Office national des droits d'auteur est une institution qui a vraiment et nécessairement besoin de s'associer à d'autres acteurs en vue de conjuguer leurs efforts pour lutter contre la piraterie et la contrefaçon», souligne l'artiste qui estime qu'il «faut qu'il y ait plus d'agents agissant à tout moment et plus efficacement». Hakim Salhi, pour qui le piratage nuit manifestement à la création et donc aux droits matériels et moraux de l'artiste, préconise la mise en place de brigades spécialisées dans la lutte contre la contrefaçon, veillant sur la rigueur et sur la commercialisation légale – et dans un cadre professionnel – du produit artistique. A noter que l'Office national des droits d'auteur a conclu, il y a quelques années, différents accords de partenariat avec la police et la gendarmerie concernant la question du piratage et de l'éradication de ce marché informel. Cette coopération se solde chaque année par la saisie de plusieurs produits contrefaits. l La lutte contre le piratage ne peut être menée dans une seule direction, à savoir traquer ceux qui se livrent à la contrefaçon. La lutte se fait aussi en direction des vendeurs qui commercialisent dans leur magasin des produits contrefaits. «Il y a quelque temps, raconte Hakim Salhi, je passais chez un vendeur de CD, et là, j'ai été fort étonné d'entendre une chanson qui faisait partie d'un album que je n'avais même pas encore commercialisé. Je lui ai donc demandé comment il s'était procuré cette chanson. Il m'a ainsi appris qu'une personne passe de temps en temps pour lui proposer sa marchandise. Il m'a alors montré le CD. Et le comble, ce dernier ne portait ni timbre, ni numéro, ni adresse du fournisseur...». Cela revient à dire la nécessité de pénaliser – en leur infligeant de lourdes amendes – ceux qui commercialisent des produits sans se conformer aux règles et à la législation. Ainsi, le piratage est un fléau de plus en plus répandu et il touche à l'intégrité de l'artiste, à ses droits moraux et à ses droits matériels. Il touche en somme à la création : cela démoralise l'artiste et décourage un producteur d'investir dans un projet qui risque d'être piraté. Hakim Salhi appelle à traiter la question du piratage avec rigueur, en appliquant de manière intransigeante la loi, car elle reste la seule et unique solution pour éradiquer ce fléau.