Dans une conférence de presse, organisée hier, Hakim Salhi parlera de son nouvel album et reviendra, par la même occasion, sur la question du piratage des oeuvres artistiques en Algérie. Après le film de Merzak Allouache, c'est la nouvelle chanson composée par Hakim Salhi qui évoquera le problème des harragas et de l'immigration clandestine en Algérie. «J'ai voulu parler de ce problème, car il nous concerne tous, sans exception!», dira-t-il dans une conférence de presse organisée, hier, à Riad El Fath. Ce titre chanté par neuf artistes, figurera dans son prochain album. Quant au clip de la chanson: Harragas, produit par l'Entv, il sera diffusé prochainement. Evoquant la question du piratage des oeuvres artistiques en Algérie et la responsabilité de l'Office national des droits d'auteurs, (Onda), Hakim Salhi fera remarquer que c'est le manque de moyens qui paralyse cette institution. Pour lui, il est urgent, à présent, de mettre à la disposition de l'Onda, tous ce qui est nécessaire pour qu'elle puisse accomplir son travail. «Cette institution a besoin, soit de la police, soit de la gendarmerie. J'ai du mal à imaginer un pauvre employé de l'Onda faire tous les magasins de la capitale à la recherche de CD contrefaits et imposer quoi que ce soit aux vendeurs...», tonnera-t-il. Et d'ajouter: «Comment un artiste aurait envie de travailler et un producteur de produire et donc d'investir son argent dans un projet, alors qu'ils savent pertinemment qu'ils ne vont rien gagner et qu'ils ne pourront même pas rentabiliser les dépenses?», se désolera-t-il. Poursuivant dans le même sens, il nous dira: «Il y a quelque temps, je suis passé chez un vendeur de CD, et là j'entends une chanson qui fait partie d'un album que je n'avais même pas encore commercialisé à l'époque. Etonné, je ne savais plus quoi dire, mais je lui ai posé la question, il m'a dit que c'est une personne qui passe parfois pour lui proposer sa marchandise. Par la suite, il m'a montré le CD, il n'y avait pas de timbre bien évidemment et ni le numéro, ni l'adresse du fournisseur...». Ce phénomène qui est largement répandu en Algérie, pénalise non seulement les artistes et leurs familles mais aussi l'art et la culture en Algérie. «Ce n'est pas l'institution qui souffre de l'apathie mais c'est le manque d'effectif qui l'empêche de mener des actions concrètes sur le terrain pour combattre le piratage.», a-t-il tenu à expliquer. Pour cet artiste, la loi reste la seule et unique solution qui pourra amener les gens à délaisser cette pratique illégale. «Qui aurait cru un jour qu'on pouvait solutionner le problème de la ceinture de sécurité en Algérie? Personne! Mais aujourd'hui, et comme vous pouvez le constater, personne n'ose conduire sans la ceinture. Je pense qu'il faut faire la même chose avec le piratage et traiter la question avec la même rigueur. Pour y remédier, il faut absolument toucher à la poche des gens qui commercialisent les CD contrefaits: imposer des amendes et une suspension de six mois par exemple», précisera-t-il. Au cours de cette rencontre, Hakim Salhi ne manquera pas de fustiger les directions culturelles des différentes wilayas. Il a tenu à expliquer que l'organisation des concerts dans ces villes ne dépend pas de l'artiste mais de ces institutions. «Ces directions ont des budgets qu'elles n'utilisent pas malheureusement. Il faut désigner l'homme qu'il faut à la place qu'il faut...».