Reporters sans frontières (RSF) a estimé hier, vendredi, «curieuses» les explications de la justice mexicaine sur la mort de deux journalistes, survenue depuis le début de l'année. «Les curieuses explications fournies par la justice mexicaine sur la mort récente de deux journalistes sont loin de répondre au défi qu'implique la lutte contre l'impunité et la protection d'une presse gravement menacée», écrit RSF dans un communiqué. RSF cite la mort, début mars, du journaliste de radio, Jorge Rabago, 49 ans, à Reynosa (nord-est), à la frontière américaine du Texas, et de Jorge Ochoa, directeur du quotidien El Sol de la Costa, le 29 janvier dans l'Etat de Guerrero (sud). Jorge Rabago a été enlevé et a succombé à l'hôpital aux coups assénés par ses ravisseurs, selon RSF et un rapport de la Société interaméricaine de presse (Sip). Selon le parquet local, son décès est accidentel, et plusieurs médias locaux évoquent «un coma diabétique». La mort de Jorge Ochoa est «fortuite», selon le parquet de l'Etat de Guerrero : il aurait été tué dans une querelle d'automobilistes. Mais sa famille n'écarte pas des motifs liés à sa profession. Quatre journalistes ont déjà été tués en 2010, après «onze au moins» en 2009, selon l'ONG mexicaine.